Fermeture du blog

Bonjour à tous,

Je me permets de remercier les lecteurs qui durant les années 2019 et 2020 ont pu lire les articles de ce blog personnel

J’ai beaucoup parlé de la nécessaire 7ème Réforme de l’Etat. Celle-ci est maintenant programmée et nul doute que des transferts importants de nouvelles compétences va advenir du niveau (post-)Fédéral vers les Régions

La Fédération Wallonie-Bruxelles n’a plus d’avenir comme structure, pas plus que le Sénat. Tout n’est plus qu’une question de temps

Pour la Wallonie, qui doit remettre de l’ordre dans ses structures, redessiner le niveau infrarégional, l’heure est aux revendications fortes pour assumer plus de compétences et effectuer sa mutation sociale, écologique et économique.

Nous ne pouvons que compter sur nous-mêmes pour nous en sortir !

J’ai consacré également du temps et des articles sur le Parti Socialiste, de la nécessité de réformer ce dernier

Sur ce dernier point, les conclusions sont sans appel… le PS n’est plus réformable et ses carences démocratiques ne cessent d’être visibles. Il ne permet pas la rupture avec la modèle économique actuel.

Advienne donc que pourra pour cette structure politique

Comme indiqué, l’heure de la recomposition politique socialiste et écologiste est lancée pour permettre un renversement du système économique capitaliste actuel.

Il n’est plus temps de l’accompagner, il faut le dépasser … Cela prendra du temps

Je continue mon chemin, mes réflexions, mes lectures sur le plan personnel mais il ne paraît plus utile de continuer ce blog en l’état.

Bonne route à tous et toutes !

Et surtout profitez bien de cette vie malheureusement fort courte … Alors pourquoi la gaspiller avec des bêtises ?

Dogan

B2Hainaut n° 50 – Le Hainaut: la province se met au vert

B2 Hainaut ? Vous connaissez, c’est le magazine de l’Agence de l’Economie et de l’Environnement de la Province de Hainaut (en abrégé Hainaut Développement)

Tous les mois, vous pouvez découvrir les entreprises et innovations de notre territoire ainsi que des informations utiles

Le magazine est totalement gratuit, il peut être téléchargé gratuitement sur le site http://www.hainaut-developpement.be/categorie-publication/b2h/

Hainaut Développement
boulevard Initialis 22
7000 MONS
Tél.: +32 65 342 500
N° gratuit: 0800 15 500
Fax: +32 65 342 566

L’Asie Centrale entre évolutions et turbulences

L’Asie Centrale est une région méconnue chez nous. On en parle peu et pourtant, il s’agit d’une région qui connaît des évolutions contrastée.

Pourtant, de violentes manifestations ont éclaté au Kirghizstan à l’annonce du résultat des élections législatives du 4 octobre 2020

Le journal « Le Monde Diplomatique » émet une analyse intéressante sur cette région du monde que nous vous recommandons

Bonne lecture

Régionalistes de tous les partis, l’heure de la pression maximale est arrivée vers vos partis respectifs, prenez les commandes en main !


Les négociations se poursuivent au niveau fédéral après plus d’un an avec un gouvernement Wilmès, résidu du feu gouvernement Michel, en affaire courante jusqu’en mars 2020 puis de plein exercice jusqu’en septembre 2020 mais accouché dans une situation exceptionnelle d’urgence sanitaire …

C’est dire la déglingue de la Belgique fédérale en instabilité chronique…

Depuis la nomination des deux pré-formateurs – informateurs MAGNETTE / DE WEVER, les choses semblent s’accélérer puisqu’on semble trouver un modus-vivendi pas encore finalisé entre « 7ème réforme de l’Etat versus marqueurs en termes de Politiques sociales (maintien d’une sécurité sociale globalement au niveau Fédéral avec financement suffisant) ». On peut y ajouter un accent pour une relance économique à définir mais là …

Dans ce jeu, PS et NVA jouent gros politiquement. La NVA va devoir convaincre ses troupes qu’elle a obtenu sa grande réforme institutionnelle tout en concédant du social, le PS qu’il a pu obtenir des marqueurs rouges suffisants, qu’il a pu obtenir également que les compétences régionalisées reçues l’ont été sans casse ou presque.      

CDH et CD&V semblent plutôt avancer dans cette négociation. Le CD&V voulait rentrer dans un gouvernement mais pas sans la NVA, le CDH, de son côté, en mort clinique politique, revit malgré son poids politique et peut jouer son éternel sauveur de la Belgique. Un grand classique social-chrétien

Il reste donc à embarquer soit la famille écologiste ou libérale et pour l’instant les choses semblent coincer.

Pour avancer, il faut que les régionalistes du Parti Socialiste s’expriment avec force.

Au niveau wallon, ils ont déjà fait entendre heureusement leurs voix à l’instar du Ministre Pierre-Yves DERMAGNE, figure montante côté PS wallon, Christophe COLLIGNON, Nicolas MARTIN, …

Conscient qu’une réforme de l’Etat est indispensable, ils sont sortis du bois…

Mais il faut également que les Régionalistes des autres formations politiques dont au CDH et au MR mettent la pression sur leurs formations politiques. Ecolo reste majoritairement dans une logique plus communautaire même si …

Le président du CDH avance, ok pour une réforme de l’Etat puisque cela est nécessaire.

Défi ne semble pas suffisant avec ses 2 sièges. Le PTB est hors-jeu. Sa logique nationale est aux antipodes de l’évolution politique actuelle

Soyons clair, on ne peut que souhaiter la venue de la famille écologiste dans le nouveau gouvernement fédéral, notre cœur bat largement pour une large coalition progressiste en mettant la famille libérale dans l’opposition, franchement, si c’est faisable, allons y vraiment gaiement !

Toutefois, les probabilités de succès sont très limitées surtout avec la NVA, mais sait-on jamais en politique … D’autant que la famille écologiste a déjà participé à des réformes de l’Etat (Ecolo n’est pas trop régionaliste …) et puis Groen  est un parti flamand, sa relation avec la NVA est moins raide que chez Ecolo…

Parviendra-t-elle à obtenir des lignes vertes que nous partageons aussi allégrement …

Allo Jean-Marc NOLLET ?

Si c’est l’option libérale, l’Open VLD est vraiment imbuvable à nos yeux et plus encore que la NVA sur le plan socio-économique. Aucune sympathie…  Mais le contexte Covid19 oblige à des courbes rentrantes côté libéraux.

La clé pourrait venir des régionalistes wallons du MR.  Nous pensons que des mandataires comme Jean-Luc Crucke doivent sortir du gué pour faire une pression maximale sur la direction de leur parti. Il est temps de taper du poing sur la table

Le temps de la 7ème réforme de l’Etat et d’un transfert de compétences du Fédéral vers les Régions est inévitable. La Refédéralisation n’est qu’une chimère, il n’y a pas de majorité en Flandre pour cela … loin de là …    Cessons donc de perdre notre temps avec cela. Il faut l’expliquer au président du MR. De plus, réfédéraliser des compétences pour que la Flandre redomine le ou les départements et que ces compétences soient laissées dans l’instabilité institutionnelle chronique, ce serait vraiment contre-productif…

Etant donné la situation politique et économique actuelle, le MR doit certes dégager des lignes bleus en termes de fiscalité (cela ne m’amuse pas du tout, une fois encore si on pouvait s’en passer comme de la NVA et faire un gouvernement Rouge-vert mais avec moins de 25% en Flandre, les gauches et écologistes flamands nous plombent littéralement) mais avec de telles revendications comme la limitation de la norme de croissance des soins de santé…  ça grince à juste titre

Merci de ne pas faire payer l’addition aux modestes gens. On est plus en 2014. Que les Libéraux sociaux puissent faire entendre leurs voix également.

Une fois encore, nous sommes à un tournant, les écologistes ont leur chance de monter dans un gouvernement. Evidemment la négociation avec la NVA sera à couteaux tirés sauf si une large réforme de l’Etat peut être obtenue.

Sinon, il reste la famille libérale, … Régionalistes wallons du MR, il est l’heure de se réveiller …  Allo Jean-Luc CRUCKE ?

Dans le pire des cas, on va revoter, … Vu l’impasse politique, démocratiquement, cela aurait dû être fait depuis longtemps dans un pays normal. Je n’ai pas peur d’aller revoter.

A suivre

Pour une 7ème réforme de l’Etat ambitieuse. De la nécessité du succès des négociations entre le PS et la NVA

Comme vous le savez sans doute, vous qui prenez le temps de me lire, je ne suis pas du genre à jeter des Roses même Rouges. Je pense que le paragraphe que je préfère dans l’Internationale dont on préfère parfois oublier est « Il n’est pas de Sauveur suprême, ni Dieu, ni César, ni Tribun ».

Le 20 juillet, on l’apprenait, les présidents du PS et de la NVA se reparlent pour tenter de former un Gouvernement de plein exercice en septembre 2020.

Je passerai ici le pourquoi de cette tentative de négociation et renvoie aux articles de Pascal LORENT, journaliste à LE SOIR sur le sujet.

Nul doute que cette négociation est semée d’embûches tant en externe qu’en interne du PS.

Soyons de bon compte, la NVA est imbuvable et se trouve aux antipodes de nos valeurs mais est-ce notre faute si les partis Rouges et Verts ne pèsent même pas 25 % des voix au Nord du Pays. Et puis, sur le plan socio-économique, le VLD est parfois beaucoup plus à droite et imbuvable que la NVA.

Paul Magnette l’a indiqué et je partage son point de vue. Il faut un Gouvernement de plein exercice pour affronter la crise du COVID 19, pour obtenir un véritable plan de relance (espérons que ce dernier soit vert et de transition, sinon on aura décidément rien compris des enjeux climatiques actuels) et une réforme de l’Etat car on ne s’y retrouve plus dans l’architecture institutionnelle actuelle

J’irais plus loin en indiquant que la Belgique fédérale est déjà dépassée par les faits et est en instabilité chronique. Seule l’urgence du Covid19 a, plus ou moins, gelé les tensions internes… Et encore.

Il faut donc former un Gouvernement fédéral, tenter d’absorber une partie des 5 milliards des aides européennes, négocier intelligemment les aides pour le programme de Cohésion européen (en diminution) et un plan de relance suffisant pour éviter une crise majeure …

Il faut aussi, non pas une mini-réformette institutionnelle, mais une vaste réforme de l’Etat avec transfert massif de compétences du Fédéral vers les Régions. Il faut de suite arrêter l’illusion et la supercherie qu’on pourra refédéraliser des compétences des Régions et Communautés vers le Fédéral. Et même si cela s’avérait possible (j’en doute fortement), ce serait suicidaire vu l’instabilité chronique du niveau fédéral, ses dérives et la domination des hauts postes de l’administration par la Flandre.

Une vaste réforme institutionnelle est nécessaire pour pouvoir nous donner 5 à 10 ans maximum de répit. On sait qu’en 2030, la Belgique devrait fêter ses 200 ans, il s’agirait peut-être d’un des derniers grands anniversaires de ce genre avant évaporation

Le Mouvement flamand, bien qu’affaibli sur le plan des mobilisations citoyennes (il suffit de voir le nombre de personnes âgées à leurs rassemblements comme l’Yser), n’en demeure pas moins encore puissant politiquement … Le sens de l’Histoire va au délitement progressif sans heurts et fort heureusement.

Le Vote est de droite et Conservateur en Flandre même. Il y a deux partis anti-migrants finalement qui font plus de 40% . L’aspect nationaliste est présent

Dans « le Soir » de ce jour, plusieurs « grands barons socialistes » se sont exprimés sur les compétences pouvant être défédéralisées. Je partage le point de vue :

a) Régionalisation des soins de santé mais maintien du financement post-fédéral

b) Régionalisation de l’organisation de la Justice, de la Protection civile,

J’irais plus loin, pour moi d’autres compétences doivent être régionalisées

a) Agriculture (pourquoi encore un Ministre fédéral de l’agriculture ?)

b) Commerce extérieur (Pourquoi encore un Ministre fédéral du Commerce extérieur)

c) Classes moyennes, Commerce ..

d) SNCB ( si la structure peut rester fédérale ou post-fédérale, la Wallonie est complètement défavorisée dans la clé de financement des infrastructures)

e) Questionnement sur les Musées Royaux fédéraux où meilleure implication des décisions des Régions. Ils sont implantés à Bruxelles et en Flandre en écrasante majorités . Un questionnement doit être de mise pour la Wallonie… Questionnement sur ce qui reste de structures culturelles dites « nationales » .Il faut aborder leschoses sans tabous.

f) Droit de regard des Régions sur la fiscalité fédérale

g) Régionalisation de l’organisation des Zones de polices

h) Suppression définitive du Sénat et transfert du personnel

i) Régionalisation de l’organisation des bases militaires (L’Armée restant au niveau Fédéral ou post-fédéral pour ne pas effrayer les gens avec Confédéralisme) et implication des Régions au niveau de la gestion du Département del’Armée

j) Régionalisation de l’emploi même si balise quant au Chômage

D’autres compétences peuvent s’ajouter … SPF Affaires économiques autres entreprises publiques fédérales ,…

Je partage le point de vue des régionalistes wallons , profitons de ce moment propice pour simplifier institutionnellement les structures dites « intrafrancophones » ou bi-régionales , en parallèle de cette 7ème réforme de l’Etat. Il faut permettre , une bonne fois pour toute, la régionalisation les compétences de Culture, de l’Enseignement,du Sport notamment. On peut veiller à trouver d’autres alternative à une solidarité interrégionales que la Fédération Wallonie-Bruxelles … La Fédération Wallonie-Bruxelles est dépassable …

Cette remise à plat permettra à la Région de Bruxelles-Capitale de mieux gérer ses compétences régionalisées. Je suis pour un soutien de laWallonievers Bruxelles . Je comprends le souhait bruxellois de simplification des institutions bruxelloises. Je suis pour l’autodétermination de cette Ville -Métropole-Région. mais avançons déjà sur les points abordés précédemment. On verra lors de la 8ème et peut-être ultime réforme de l’Etat si on peut avancer plus en avant sur ce point en solidarité.

Au niveau de la Wallonie, il est plus que temps de remettre de l’ordre au niveau infrarégional wallon. Tous les tabous doivent tomber et cela vaut pour les Communes (je suis pour une nouvelle Fusion de Communes),les Intercommunales, les Zones de secours et de Police, et que sais-je encore …

Il reste la Loi de Financement défavorable à la Wallonie. Merci à notre actuel Ministre-Président en charge de la 6ème Réforme de l’Etat. Lui qui pensait stabiliser l’Etat, a , comme je l’avais annoncé , gagné du temps…Même pas 10 ans .C’est dire si la 7ème Réforme de l’Etat nous fera gagner 10 ans sans plus…

La Loi de Financement devra être abordée et ce sera le point le plus sensible … C’est sans doute là-dessus qu’il faudra être le plus vigilant.

Même si la négociation devait réussir et ce n’est pas gagné , il restera à composer avec les composantes du feu Gouvernement Michel , en Affaire courante et actuellement en exercice jusqu’en septembre 2020.

Même si tout cela devait aboutir, il restera à convaincre la base socialiste et les grands barons rouges …et là, ce sera loin d’être gagné …

Pourtant, si on parvient à avoir un bon plan de relance vert ,si on parvient à obtenir une clé de répartition favorable des fonds européens, s’il y a un renforcement accru des 4 Régions (je considère qu’il y a en 4 ) tout en conservant des lignes rouges, alors oui, je voterais POUR

Il faudra convaincre les membres

Paul Magnette doit réussir cette négociation. S’il n’y arrive pas,ce sera l’Arizona

Pur ma part, je le redis, les chances de succès sont limitées. Nous ne sommes plus dans un Etat qui fonctionne. Entre mai 2019 et mars 2020, nous aurions du aller revoter ! C’est un déni de démocratie …Mais tous les partis ayant tellement à perdre électoralement …

In fine, je l’ai déjà indiqué, le système particratique devient de plus en plus insupportable… Il arrive au bout de sa logique à la limite de la démocratie

Sur le fond, notre devenir : La Wallonie

Les trois défis pour les socialistes wallons (2020 -2030)

Depuis le 26 mai 2019, nous sommes passés du stade de la négociation politique sans fin et sans issues (alliance PS-NVA dans laquelle les partis de droite veulent absolument enfermer le PS – coalition Vivaldi « contournement de la NVA » dont le CD&V dit toujours non …) à l’épisode dramatique du Covid19 avec un gouvernement provisoire d’union sanitaire qui tiendra encore quelques semaines. Cette pandémie a surtout montrée, comme tout épisode de cette nature dans l’histoire, les failles de notre société (institutions, valeurs de la société, fragilité du modèle économique, inégalités criantes où ce sont les maillons les moins considérés par certaines tranches de la population qui ont montré qu’elles tenaient la société à bout de bras : Infirmières, médecins, éboueurs, policiers, professeurs, enseignants, …).

Passé ce cap exceptionnel du Covid19 avec toutes ses conséquences, on retourne politiquement au monde d’avant, c’est à dire à nouveau dans une phase de négociation politique pour former un nouveau et très hypothétique gouvernement fédéral.

Malgré un contexte social et économique plus favorable aux idées de la gauche (refinancement des soins de santé, plan de relance, …), les lignes de force bougent un peu mais les rapports de force électoraux n’ont pas vraiment changés depuis 2019. Le dernier sondage politique, qui glace, montrerait une accélération des phénomènes politiques observés politiquement et électoralement en mai 2019…

Pour les socialistes wallons, la période qui vient, les prochaines années vont être excessivement compliquées à gérer et l’équation à mettre en place bien difficile.

Trois défis (qui s’entrechoquent) doivent être réglés en même temps et les enjeux peuvent être contradictoires ce qui ne va pas être simple et nécessiter les choix :

A) Assurer une 7ème réforme de l’Etat rendue inévitable avec un renforcement des régions

B) Obtenir des avancées sociales (du moins dans l’immédiat…) pour répondre à notre électorat sous peine de ramasser une dégelée électorale

C) Procéder au réajustement de l’échelon infra-régional et de la Communauté française

A) Réforme de l’Etat … Inévitable

D’un côté, la question communautaire n’est pas réglée. Loin de là… La 6ème Réforme de l’Etat aura duré 10 ans. On est loin de la stabilité retrouvée et du « j’ai sauvé la Belgique de notre ex-président Elio Di Rupo ». Certes, Paul Magnette pense, comme d’autres, que le temps actuel permettrait une refédéralisation de compétences . Il faut être vraiment naïf pour penser qu’on arrivera à une solution comme celle-là. Même le Spa de Rousseau parle de maintien de la sécurité sociale au niveau fédéral mais d’une … gestion régionale. Un premier pas vers la déconstruction de la sécurité sociale sans en dire vraiment le non. Mais au fond, le président national du PS Wallonie-Bruxelles y croit-il vraiment ?

Lorsqu’on analyse la situation, jamais la 7ème réforme de l’Etat n’aura été aussi proche et les choix à effectuer compliqués à réaliser … On peut certes essayer de parler de refédéralisation, de former un gouvernement de « bonne volonté » comme le dit notre ancien président Elio Di Rupo, le résultat reste le même, il faudra bouger sur l’institutionnel… Notamment et jongler avec des revendications de droite

La question est de savoir à quelle date ? Maintenant ou en 2024 ? et surtout comment et avec quelles conséquences ?

C’est à reculons que les socialistes wallons vont sur ce terrain. Ne parlons pas des socialistes bruxellois même si beaucoup constatent qu’il faudra bouger aussi sur ce point (pensons à Charles Piqué mais les régionalistes bruxellois sont bien présents…). Toutefois, on a pu lire que ce sont, en partie des mandataires bruxellois socialistes qui ont bloqué les pré-négociations du PS avec la NVA en mars dernier et mis en difficulté le président en plein Bureau politique … Rapport de force interne avec les grands barons rouges ?

Le défi pour le PS sera simple, comment maintenir une sécurité sociale au niveau fédéral ou post-fédéral en essayant de perdre le moins possible financièrement et surtout en évitant de contredire le deuxième défis, obtenir un retour du coeur visible , augmenter les dépenses sociales…

Quelques journalistes et politiques ont indiqué que des discussion avaient eu lieu sur des compétences à régionaliser… Nous pensons qu’un deal pourrait être trouvé à savoir maintien de la Sécurité sociale au niveau fédéral ou post-fédéral avec quelques avancées sociales et des refinancements (histoire de montrer qu’on a fait quelque chose) versus régionalisation de pas mal de compétences fédérales vers les régions et communautés comme la justice, la police (c’est à dire prise en charge totale par les régions des zones de police, des zones de secours, …), les résidus de compétences fédérales en matière d’agriculture, de commerce, la régionalisation des musées fédéraux, la fin du Sénat actuel voire l’ idée de nos braves camarades du Spa, d’une régionalisation de la gestion de la Sécurité sociale (la sécu restant fédérale …) avec mécanisme de responsabilité accru des régions.

On peut également y ajouter une plus grande autonomie fiscale des régions , sorte de 6ème réforme de l’Etat approfondie mais je laisserais le soin aux fiscalistes de nous éclairer sur ce point…

On peut penser que c’est ce scénario que les négociateurs PS a en tête même si les discours musclés du « On ne lâchera rien » est toujours de mise. Un grand classique politique. Pour ceux et celles qui ont de la mémoire, je renvoie à 2010 et aux discours de l’époque. Il suffit d’avoir de la mémoire. … Il faudra bien passer par une 7ème réforme de l’Etat, le tout est de gagner du temps, d’avoir des totems sociaux visibles maintenant (quitte à les payer plus tard par la population) et enrobés de grands discours et punchlines sur facebook …

Seul problème, … pas sûr que la solution soit celle-là. Plusieurs partis flamands voudront aussi des totems (régionalisation de certaines compétences de sécu, autonomie fiscale large, diminution des transferts nord-sud….). Le curseur devra encore être placé… Il est possible que la fin progressive des mécanismes de solidarité émises lors de la 6ème réforme de l’Etta soit de mise plus rapidement … Bref, ce n’est pas gagné …

La question centrale sera donc la suivante : pourrons-nous avoir un gouvernement de plein exercice en 2020 ? 50-50 disent certains…

Si nous formons un gouvernement, il pourrait être provisoire et de crise économique avec un plan de relance payé plus tard et uun retour aux urnes en 2022. Pour les nostalgiques de la fin des années 70 … La terreur du dernier sondage pour les partis flamands en particulier pour la NVA pèserait lourdement dans les esprits … C’est possible… Je suis sceptique et pense plutôt que nous allons retourner aux urnes lorsque la situation sanitaire le permettra … probablement en 2021. On gagnera du temps avec quelques mesures de relances économiques … payées plus tard. Il conviendra alors de procéder aux articles à réviser pour permettre ce mécanisme de négociation en s’assurant du deal décrit ci-avant (sécu renforcée , refinancement verses régionalisation de compétences vers les régions et responsabilisation accrues des régions sur le plan fiscal…).

On me répondra , on ne lâche rien … Et on ne procède à aucun article à réviser … Pas de réforme de l’Etat. Je dis casse-cou … La question institutionnelle et communautaire devra être traitée pour retrouver une stabilité temporaire dans cette Belgique confédérale (elle l’est déjà partiellement en fait …)

B) Avancée sociales et écologiques : le monde d’après ?

La problématique de la pandémie du Covid19 a montrée toutes les failles du système économique actuel, a amplifié les inégalités et montré toutes les abbé rations de l’idéologie néo-libéral (réduire le rôle de l’Etat, flexibilisation massive des travailleurs , mondialisation à tout crin avec une hyperdépendance de notre pays face à certains produits, réduire les charges sociales c’est à dire les cotisations sociales servant au financement des sécurités sociales, théorie du ruissellement .. ) … On connaît trop bien la bible des grand penseurs néo-libéraux ou sociaux-libéraux dont apparemment le président du MR (et une bonne partie des mandataires MR… Au passage pauvres libéraux sociaux s’ils en restent …) sur son aile droite et le VLD restent soudés…

Face à cela, la pression est maximale pour changer de paradigmes … Une société plus juste, plus écologique, plus égalitaire est demandée … Même si 50% de la population veut retourner au monde d’avant, consommer, « business as usual » … Et que le matraquage est permanent .. Consommateurs, consommez pour le PIB

Face à cela, le PS se sent pousser des ailes dans sa rhétorique « Je rêvais d’un autre monde » comme de celle des écologistes et de la gauche radicale … Problème, .. Le PS wallon doit se coltiner le MR à l’échelon régional et il n’a pas les mains libres … Il fait une gestion sociale-démocrate

Un monde nouveau est demandé, au fond comme après la crise des subprimes en 2008 et la crise économique de 2009… Pas sûr que les bonnes intentions seront suffisants à l’instar e ce que peut dire l’économiste et philosophe Frédéric Lordon ( https://blog.mondediplo.net/-La-pompe-a-phynance- ).

De plus, il ne faut pas attendre du parti, au logiciel social-démocrate verdie malgré son vernis écosocialiste, de grands miracles. Ce n’est pas ce dernier qui renversera la table, ni ne renversera le modèle économique , lui qui l’a accompagné avec des boucliers sociaux ( Vous souvenez-vous du socialisme bouclier de Busquin ? … Ben, on a vu …) . Tout au plus, aidé par une poussée sociale, pourra-t-il avoir des avancées sociales et un refinancement de la Sécurité sociale couplées de mesures écologistes …

Pour les socialistes walons, il faudra aller le plus loin possible socialement au niveau fédéral et tirer son avantage tout en devant négocier avec le MR au niveau wallon qui privilégie son électorat (commerçants, indépendant,s agriculteurs).Je ne parle pas des 20 milliards de trou du Fédéral en 2020.

Cela ne sera pas simple à gérer surtout avec un PTB en embuscade, une gronde sociale qui pourrait surgir débordant le FGTB et les syndicats et en plus en devant négocier une … 7ème réforme de l’Etat qui pourrait coûter à la Wallonie …

Croisons les doigts pour que les Classes moyennes ne décrochent pas socialement car c’est la porte ouverte à tout épisode pré-révolutionnaire

Si on rajoute à cela le fait qu’il faudra gouverner au niveau fédéral, … comme indiqué précédemment, retrouver 20 milliards ne sera pas évident et on voit mal comment il n’y aurait pas de rabotages budgétaires … Si on ajoute le propre déficit de la Wallonie … et la faillite budgétaire de la Communauté française qui pourrait se retrouver comme en 1993 dans une situation inextricable … Les jours heureux pourront être comptés sur les doigts d’une main …

Les socialistes wallons pourraient refuser de négocier , rester dans l’opposition au fédéral mais il n’est pas sûr que nous y gagnions électoralement … Le PTB reste en embuscade et Ecolo est là même s’il y a une aile droite bien marquée dans ce parti… De plus, nous gouvernons au niveau régional et c’est à cet échelon que les blocs de transfert de compétences du fédéral vont aboutir … Et les difficultés aussi

Idéalement, c’est le moment d’un basculement de société et de renversement du modèle consumériste et capitaliste … Problème, le PS reste sociale-démocrate, il restera dans sa ligne au risque de continuer son déclin comme ses partis frères européens (on me citera le Portugal comme contre-exemple et l’Espagne, … Mais pour le reste, … )

Pour résumer, le PS doit continuer « à marquer » … Après sa gestion du Covid19 et les mesures d’aides au niveau wallon, il faudra procéder à une relance économique (on a vu le Plan de relance de 35 milliards proposé), approfondir les déficits au risque qu’après le retour du coeur, on ne rejoue l’épisode « Plan Global 2 : le retour »

C) Procéder au réajustement de l’échelon infra-régional et de la Communauté française

On le voit, les socialistes wallons sont confrontés à deux défis énormes : procéder à une réforme de l’Etat sans trop y perdre financièrement, continuer les mesures d’aides sociales et économiques depuis mars 2020 et obtenir du fédéral un refinancement de la Sécurité sociale, des bas salaires … Bref , obtenir des avancées sociales pour éviter un débordement social et être laminé électoralement

Il reste donc, un dernier point … Le niveau infra-fédéral et infrarégional … que je qualifierai de gestion de la misère budgétaire interinstitutionnelle

  1. La Communauté française, déjà en très mauvaise posture budgétaire, vole dans le rouge et est, selon moi, même si on aimera pas le terme que j’emploie en future faillite budgétaire. La situation de 1993 risque de se reproduire même sans 7ème réforme de l’Etat et le transfert de certaines compétences. Si on ajoute les demandes criantes des acteurs culturels légitimes, du monde de l’enseignement, etc… jusqu’en 2021 et tant d’autres points, … Cela risque d’être compliqué. Pour l’instant, la Communauté française, déploie ses aides mais pour combien de temps encore ? les régions vont donc être appelées à l’aide dans les prochaines années et sans doute à un très mauvais moment… Le seul point positif sera que l’on pourra opérer … enfin, … un transfert des compétences communautaires vers les régions et les agencer pour avoir un projet wallon cohérent . Si on pouvait profiter de cette 7ème réforme de l’Etat pour prévoir une gestion institutionnelle intra-fédérale
  2. La Wallonie ne se portait déjà pas bien budgétairement … Si on rajoute les mesures actuelles, les pertes de recettes , les appels au secours des pouvoirs locaux, le sous-financement fédéral de certaines politiques ( CPAS, zones de secours, de polices, …) … Et en plus les conséquences budgétaires de la 6ème réforme de l’Etat dès 2024 si rien ne change … la gestion de compétences supplémentaires et les charges qui vont advenir avec de la 7ème réforme de l’Etat …… Les choix vont être douloureux pour la Wallonie sans compter le naufrage de la Communauté française …
  3. Les pouvoirs locaux: Une commune n’est pas une autre … Un CPAS dans une localité n’a pas les mêmes difficultés qu’un autre dans une autres région plus défavorisée socialement mais toutes « encaissent » les conséquences de la crise Covid19, la crise économique qui s’annonce et les recettes en baisse certaines en 2020-2021. Si on ajoute la complainte des charges des zones de police et des zones de secours, des pensions de leurs agents … Cela promet des jours heureux pour les élus locaux …Endettement renforcé et demande d’aide à la Wallonie … Les Provinces wallonnes qui tenaient la corde budgétaire se voit refiler le financement des zones de secours à hauteur de 60% à l’horizon 2024. Une asphyxie programmée… Et comme les Communes vont revenir à la charge avec le coût des zones de police, nul doute qu’après 2024 (voire avant …) , les Provinces seront incitées à aider financièrement le coût de ces ces zones. Partout la gestion de la misère budgétaire . Si on ajoute les conséquences de la 6ème réforme de l’Etat, des nouvelles charges du Fédéral vers les pouvoirs locaux dans le futur avec la 7ème réforme de l’Etat …

La gestion de la misère budgétaire va être un véritable défis alors que les demandes affluent (lutte contre la pauvreté, refinancement des services actifs dans le social…)

Ici également, une refondation du niveau infrarégional devra être de mise … Des fusions de communes s’imposent inexorablement par exemple. La problématique supracommunale devra être repensée … La gestion de la misère budgétaire va obliger à faire des réformes plus rapides et sans doute plus en profondeur que par le passé

En conclusion, je peux dire simplement que les prochaines années seront déterminantes pour les socialistes wallons. Les marges de manœuvres seront étroites et l’équation périlleuse …

A) Préparer la 7ème réforme de l’Etat sans trop perdre financièrement et retarder les effets négatifs des pertes issus des transferts Nord-Sud… Tenter de montrer qu’on a eu des avancées sociales maintenant et visibles …quitte à payer plus tard

B) Tenter du basculement actuel et d’une remise en cause actuelle du modèle économique pour gagner des avancées sociales , continuer un plan de relance écologique en réel… Ne pas désespérer « Billancourt » en continuant des discours de gauche radicale pour ne pas se faire déborder par le PTB, continuer un green deal avec les moyens budgétaires qu’ils nous restent pour ne pas laisser filer Ecolo et éviter un crash des Classes moyennes sous peine d’entrer dans un cycle « Gilet jaune » renforcé … Alors qu’il faudrait profiter de ce moment pour bousculer le capitalisme, on maintiendra le pouvoir d’achat des consommateurs , …

De même, la Particratie étant tellement décriée, un changement de système politique peut advenir si les réponses apportées sont insuffisantes. Il est même souhaitable. Comme indiqué dans un précédent article, sans démocratie interne et la fin progressive d’une verticalité digne du XIXème siècle, la structure PS affaiblie en interne risque de ne pas tenir … Il ne faut toutefois pas compter sur nos grands barons rouges, ni sur notre président pour des réformes ambitieuses de gouvernance interne… Je n’y crois plus …

C) Redéfinir l’espace infrarégional … Le Ministre Demagne avance en terrain difficile ( et sa démarche est constructive…) mais le temps presse … Quant à la Communauté française, il faudra bien anticiper son naufrage budgétaire à terme …

Au fond, pour clôturer cet article par une phrase, je dirais, pour les socialistes wallons, qu’il faudra assurer ce slogan :  » Confédéralisme social et réformes de structures »…

Le Monde d’après ?

Le monde d’après ?

Cette période de confinement est difficile à vivre pour beaucoup.

L’impossibilité de voir sa famille, ses amis voire ses collègues de travail pèsent sur le moral des gens, à juste titre …

L’impossibilité de prendre un verre, d’avoir une vie sociale normale, tout cela manque, bref, la Liberté manque …

Pourtant, tous confronté à ce Covid19, le seul élément positif est, pour beaucoup, de prendre le temps de réfléchir.

Pour certains, la crainte de la perte d’emploi est réelle et fait passer de mauvaises nuits. Le monde d’après fait peur. Pour les personnes les plus fragiles socialement, c’est la double ou triple peine.

Pour d’autres, c’est le moment à penser à autre chose …

Tout le monde n’est pas perdant dans cette crise du confinement, certaines entreprises tirent leurs épingles du jeu comme les plates-formes commerciales Amazon par exemple mais bon… Par contre, beaucoup y laissent leurs chemises ,,,

En cette période où on est moins drogué par cette société de consommation, on réfléchit à l’essentiel dans notre vie qu’on le veille ou non. Quel sens donner à la vie ? Et là, si les philosophes peuvent nous aider … C’est à nous-même de tracer notre chemin…

Cette crise a permis, en tout cas, de faire surgir des thématiques: de l’importance de certains professions essentielles, de la futilité de certains métiers inutiles ( je renvoie à l’ouvrage de David GRAEBER, Bullshit Jobs)… De l’importance de la solidarité, de la générosité et la fraternité. Tout cela, on le voit apparaître ou réapparaître … Et pourtant le taux de pauvreté reste important et la crainte d’un décrochage social d’une partie des classes moyennes se fait jour avec tous les risques sociaux que cela comportent. Nos gouvernants le comprennent bien … Les syndicaux et les associations aussi. Ça bouillonne.

On voit apparaître des intellectuels, économistes et autres prônant ou reprônant un changement de modèle économique, un changement de modèle de société moins porté sur la consommation, sur une autre mobilité, sur une démocratie renforcée, sur l’implication citoyenne (comme celles et ceux qui fabriquent des masques par exemple…). Cela cogite, ils paraissent plus écoutés, plus entendus même si le divertissement médiatique se poursuit beaucoup …. Les différences de richesses deviennent difficiles à vivre, l’exemple doit venir d’en haut… Cela chauffe et on se dit, le monde d’après, on est en train de la bâtir par la volonté … La bienveillance … Moi-même, je partage des analyses sur Facebook, je lis ici et là des revues intellectuelles, des articles, je regarde les choses comme vous … Et on se dit, allez, … Demain ne sera plus pareil … On se prend à rêver de demain…

L’histoire nous a montré que cela ne fonctionnait pas vraiment comme cela et que sans rapport de force, on ne parvient jamais à inverser le cours de l’histoire

Il reste donc à voir et à analyser les conditions de ce rapport de force démocratique… est-il en notre faveur ou pas ?

A) Une majorité de personnes est convaincue d’une nécessité d’un changement de société ? On voit beaucoup de réactions, ça part dans toutes les directions mais globalement, il faudra voir si, avec le retour à la normale, on aura pas oublié tout cela comme en 2008

B) Une majorité de personnes est prête, lorsque l’épisode Covid19, à prendre les choses en main et à se mobiliser. A cette question, la réponse est… Rien n’est moins sûr. On voit beaucoup de gens s’inquiéter plus de leurs vacances que de mobilisations sans être méchants

C) La convergence des luttes écologistes, économiques, sociales, féministes, démocratiques aboutira à un renversement du modèle économique actuel et à un changement de paradigme. Rien n’est moins sûr sur ce point …

Lors de la crise de 2008, on avait devant nous, la possibilité de tourner une page, de reprendre les choses en main. Beaucoup d’attentes, beaucoup d’articles sur la finance, etc. Que reste-t-il des attentes ? Il est resté le fait que le système capitaliste connaîtrait une nouvelle crise, comme par le passé, à une date indéterminée … Mais, tout le monde a repris sa vie normale, … Seules les dettes des états supportées par les Citoyens rappellent que ce sont toujours les mêmes qui paient « l’addition en fin de course » directement ou indirectement

Après la crise, le modèle économique n’a pas vraiment changé, bien du contraire, et pourquoi il y aurait changement ? L’espoir romantique grec Syrisa en 2015, par exemple, fut vain et on en est tous sortis démoralisés. Un changement même radical, dans un seul pays ne suffirait pas. Même un état ne peut résister à une tutelle financière pesante de l’extérieur (et de l’intérieur car il y a toujours des gagnants même en période de crise, voire surtout en période de crise…). Face à cela, la social-démocratie, qui avait un boulevard, pour changer de paradigme en 2010, s’est contenté de rhétorique et n’a pas saisi sa (dernière?) chance. Seuls les partis conservato-populistes et nationalistes ont pu, un moment prospérer jusqu’à une certaine limite. Les écologistes ont apporté leurs programmes également mais, à l’instar de la social-démocratie, le capitalisme vert, cela risque de ne pas marcher …

Et puis, on le voit bien, ce n’est pas la moralisation qui va nous sauver (les sociétés ne devraient pas verser de dividendes durant la crise) mais les décisions politiques et citoyennes votées avec force et ténacité.

Sur ce point, nous ne partons pas gagnants. Et une fois encore, en injectant des millions et des milliards dans l’économie, on veut faire redémarrer celle-ci, on ne la modifie ou si peu (certaines productions devraient, par sécurité, être produite en Europe, dans les états…). L’épisode d’éventuel rachat, par l’état, de Brussels Airline en est le parfait exemple. La volonté de produire plus local avec des circuits courts se heurte de plein fouet au développement et à l’encouragement de plates-formes comme Amazon ou Alibaba mais on pourrait citer d’autres contradictions du système et des ambiguités de nos mandataires politiques.

On agit dans l’urgence… Je ne critique pas, chacun fait ce qu’il peut mais toujours avec ses propres intérêts,

Pour éviter le chômage massif que ne peut supporter financièrement l’état indéfiniment, on intervient naturellement pour éviter la casse sociale, c’est normal et heureusement…

Il reste le combat sanitaire contre le Covid19 et on entend plus les politiques libérales en France ou chez nous sur les réductions budgétaires … Profil bas pour l’instant mais partie remise ?

Il reste que le monde d’après pourrait bien être le monde d’avant amplifié et plus dur que ce qu’on a connu où, non seulement, la dette sera plus lourde à porter pour les citoyens et la dérégulation du marché du travail, la règle. La flexibilité et la start-up nation ne sont pas mortes … Seul un langage martial étatique est en place. On recommence déjà à reparler, en douceur, des efforts que les populations vont devoir faire …

La pire chose, ce serait la désunion citoyenne… Chacun repartant reprendre son travail ou laissés pour compte oubliant les autres ou pour le dire plus platement, tant que je peux aller me coiffer, aller en vacances et vivre notre vie pénard dans une société de consommation redevenue « normale »… A quoi bon ?

La pire des choses serait que l’on intègre à nouveau cette division entre nous « Telle catégorie professionnelle, ceci, telle catégorie professionnelle, cela, les chômeurs ceci, les pauvres, cela, les migrants, ceci, … ». Évidemment, cela n’empêche pas de revoir les structures institutionnelles, les organisations, les recompositions… Et en Belgique, nul doute que le système institutionnel est en panne entraînant des dysfonctionnements majeurs… Le niveau fédéral est instable.

La pire des choses, ce serait de déserter le champ politique, le champ citoyen sans avoir combattu ou tiré « une seule cartouche démocratique » en se disant «  On ne peut pas faire grand chose »

Sans doute est-il encore trop tôt pour un basculement complet du modèle économique. Il reste que la crise écologique n’a pas disparue, on l’a juste oublié un instant. Il reste une crise sociale chez nous comme ailleurs. Il reste une crise démocratique car on le voit bien la démocratie représentative est le moins mauvais des régimes et on doit se battre pour le garder mais on ne peut s’interroger paradoxalement, en notre être intérieur, de nous poser cette question dérangeante, même ici, sommes-nous encore en démocratie ?

Il reste la question de l’internationalisme. Pas facile de penser le monde ou de s’intéresser à d’autres pays alors qu’on sait parfois tellement peu de choses sur ce qui se passe xkm plus loin. Pourtant, sans une action coordonnée du local à l’international, sans doute n’y arriverons-nous pas ?

Je me doute que cette quelques lignes pourront sembler naïve, dépourvue d’intérêts, mal écrites, négatives que sais-je encore ? Sans doute, mais ce que je voudrais simplement faire passer comme message c’est que l’hirondelle ne fait pas le printemps et ce que nous voulons, …. Maintenant, c’est le Printemps citoyens!

POUR UN NOUVEAU CONTRAT SOCIAL ET ECOLOGI@UE : Analyse personnelle … Simple exercice de style pour passer le temps ou idées pour applications réelles ?

POUR UN NOUVEAU CONTRAT

SOCIAL ET ECOLOGI@UE

REMARQUE PREALABLE

Ce rapport est un document de travail préliminaire, daté du 15 avril 2020. Il a été rédigé dans l’urgence de la crise et doit à ce titre être lu avec les précautions d’usage.

L’objectif est que ce document « vive » et s’enrichisse continuellement par des contributions externes de militants et de citoyens rassemblés derrière une conviction et une volonté commune de sortir par le haut de cette terrible crise du coronavirus.

Une mise en ligne d’une version enrichie du document sera effectuée d’ici mi-avril.

Note de l’auteur

Par Dogan Vancranem

J’ai lu la note du Parti Socialiste appelée « Pour un nouveau contrat social et écologique » mis en ligne le 15 avril dernier sur le site du Parti Socialiste

J’ai repris cette note sur mon blog en la complétant de remarques, de commentaires ou d’analyses personnelles. Pour les retrouver directement, il suffit de voir les textes et paragraphes en gras

S’il y a des réflexions intellectuelles intéressantes dans cette note qui font échos d’autres émises par des intellectuels progressistes, ce qui est positif, on sent donc une prise de conscience globale de la fin d’un modèle.

Reste la question, serons-nous assez forts pour construire ce « monde d’après » ?

Concernant ce texte, on peut déjà donner les éléments suivants

a) Ce texte me fait penser à un ixième catalogue de bonnes intentions

b) Un parti politique peut émettre des idées, son rôle est également et surtout de mettre en musique et de proposer les pistes pratiques pour la concrétisation de celles-ci dans le contexte politique du moment. En un sens, rénover, oui, agir, c’est encore mieux

  1. Il manque évidemment toute la partie chiffrage et budgétaire d’une telle démarche et le phasage dans le temps des mesures proposées d) Il y a un risque que cette note ne soit qu’un ixième document mis en bibliothèque comme d’ailleurs le Chantier des Idées, mais au fait, où se trouve-t-il ? e) Notre objectif n’est pas un accompagnement du système économique actuel mais une réelle transformation du modèle économique actuel. Nous avons l’occasion de peser sur les événements f) Pas mal de pans de réflexions manquent à cette note. Je ne manquerais pas d’y revenir dans cette analyse, g) S’agit-il d’une note d’orientation pour une éventuelle participation gouvernementale ou un exercice de style pour montrer que l’on « propose des trucs » ? h) Quels rapport de force allons-nous créer ? Mobilisation populaire ? Résistances politiques i) Y aura-t-il un comité de suivi citoyen ?

Mon analyse se veut modeste. Je ne suis qu’un citoyen ordinaire. Certaines analyses seront sans doute erronées ou à côté de la « plaque » .

J’espère toutefois que cette contribution ne terminera pas dans une poubelle directement.

AVANT-PROPOS

Depuis quelques semaines, la Belgique est engagée, comme l’ensemble des pays du monde, dans un combat contre la pandémie Covid-19, que personne n’avait prévue, et dont personne ne peut encore décrire avec précision les conséquences à court, moyen et long terme.

La lutte contre la propagation du virus et contre la maladie, qui engage le personnel soignant dans un effort surhumain, demeure aujourd’hui la seule urgence. Elle requiert des mesures exceptionnelles de restriction des libertés, douloureuses mais largement acceptées par une population consciente du risque. Elle requiert une mobilisation de tous les leviers publics et privés afin de dégager les ressources humaines, matérielles et financières indispensables pour gagner cette bataille de tous les instants.

Cette absolue priorité sanitaire doit rester au cœur de l’action publique au cours des prochains mois et des prochaines années. Alors que certains commencent à envisager la sortie progressive du confinement, il faut rappeler que les mesures de prudence les plus strictes devront être appliquées dans toute forme de reprise d’activité, pour protéger notre population et éviter tout risque de reprise de l’épidémie.

La pire erreur que nous pourrions commettre serait, une fois passé le pic de l’urgence sanitaire, de reprendre une vie normale, sans tirer les enseignements de cette crise. L’intelligence collective consiste au contraire à reconnaître nos faiblesses, et identifier nos forces, pour rendre nos sociétés plus résilientes, plus cohésives et plus solidaires. Trois leçons apparaissent d’ores et déjà avec clarté.

Le rôle fondamental de la Sécurité sociale et des services publics, d’abord. Souvent décriés voire dénigrés, et mis sous pression, ces piliers de notre vie en société démontrent chaque jour le rôle vital qu’ils jouent dans la préservation de notre santé publique, de notre cohésion sociale et de notre sécurité. Ils devront être sanctuarisés, et renforcés dans leur efficacité pour prévenir tout risque futur. Au cœur de la crise, l’État est appelé à la rescousse pour sauver l’économie, et la Sécurité sociale est mobilisée pour sauver les vies et les postes de travail. Au lendemain de la crise, les autorités publiques et les mécanismes collectifs de solidarité doivent jouer un rôle tout aussi essentiel.

L’utilité sociale majeure de nombreux métiers apparaît aussi en plein jour au cœur de cette crise. Qu’elles relèvent des services publics, du non-marchand ou de secteurs privés, des dizaines de fonctions essentielles à notre vie en commun sont assumées par des femmes et des hommes qui ne bénéficient souvent que de statuts précaires et de bas salaires. Ils devront être revalorisés à la hauteur de leur utilité sociale.

Enfin, la fragilité de notre modèle économique éclate au grand jour. Notre dépendance à l’égard de fournisseurs lointains pour des produits essentiels, l’absurdité des règles budgétaires qui fragilisent les services et investissements publics, les ravages causés par un modèle de production qui contribue à la perte de biodiversité et à la propagation des maladies… et bien d’autres faiblesses encore, devront être au cœur des réformes fondamentales à venir.

L’utilité sociale de certains métiers n’est plus à démontrer en ces temps de crise sanitaire. Toutefois, en filigrane de cette analyse, nous ne ferons pas l’économie de parler de l’utilité des métiers dans notre société contemporaine. On sait que certains métiers sont rendus inutiles et dépourvus de sens. Une partie d’entres-eux ont pourtant été glorifiés durant ces trente dernières années

Je ne peux qu’inciter à mener une réflexion profonde sur les « Bullshit Jobs » comme a pu le faire l’anthropologue David GRAEBER. On verra que des métiers devraient être réorienté à la fois dans le secteur privé mais aussi dans le secteur public.

D’autant que la crise met aussi en évidence les ressources insoupçonnées de notre société : les nombreuses formes de solidarité spontanée qui s’expriment au quotidien, la créativité des chercheurs et des entrepreneurs qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour produire localement des biens indispensables, l’invention soudaine de nouvelles formes de travail et de collaboration, la prise de conscience de l’importance des liens humains dans nos vies et l’émergence de nouvelles sociabilités… tout cela constitue un capital social et moral qui sera central dans le monde de demain.

Le Plan qui est ici présenté s’inscrit dans cette perspective : il s’agit de proposer une méthode, et d’indiquer une direction, pour permettre à nos sociétés de ressortir renforcées de cette épreuve. En travaillant par étapes, dotées d’objectifs clairs, en coordonnant l’action des différents niveaux de pouvoir, en associant les partenaires sociaux et la société civile à la définition des mesures, nous faisons le pari d’une intelligence collective à réactiver sans délai. Une tel Plan n’a pas, par définition, la prétention d’être exhaustif. Il constitue la première contribution du Parti Socialiste au vaste débat démocratique que nous appelons de nos vœux pour penser collectivement un nouveau modèle de société plus juste, plus durable et plus solidaire.

Ce nouveau modèle de société doit entraîner une rupture socio-économique nette et bloquer toutes les politiques et logiques libérales menées depuis les années 80-90 à laquelle beaucoup de partis ont participé (en ce compris la sociale-démocratie). Un examen de conscience de l’ensemble des partis dont le nôtre devra être mené, de manière indépendante, dans les prochaines années permettant de tirer un trait définitif sur les erreurs idéologiques et politiques à ne plus commettre dans l’avenir. Notre positionnement au sein du groupe S&D européen et du PSE devront être clarifié car nous avons un positionnement parfois plus en rupture face au reste de la famille sociale-démocrate.

AVANT-PROPOS 3

INTRODUCTION 6

Phase I « Urgences » 10

1.1.Principes d’action 10

1.2.Mesures 11

Phase II « Reprise » 16

2.1.Principes d’action 16

2.2.Mesures 17

Phase III « Relance » 22

3.1.Principes d’action 22

3.2.Mesures 23

Phase IV « Redéploiement » 28

4.1.Principes d’action 29

4.2.Mesures 29

INTRODUCTION

La crise du coronavirus est sans précédent pour nos sociétés modernes. Au-delà du risque sanitaire qui est et doit rester la priorité de l’action des gouvernements dans les prochaines semaines, elle révèle la fragilité de certains pans de nos systèmes économiques intégrés dans des chaînes de valeurs internationales et leur manque de capacités d’anticipation face à des crises systémiques de cette ampleur.

Cette crise révèle surtout l’impasse du modèle productiviste actuel et de l’envahissement-destruction de nombreux espaces naturels à la base de cette pandémie de Covid19. Le modèle du capitalisme financier ne se réformera pas seul. Il se fera sur base d’un rapport de force clair, net et précis.

Notre Sécurité sociale, l’excellence de notre système de soins de santé et les stabilisateurs automatiques activés pour apporter les premières mesures d’urgence permettent heureusement d’amortir l’impact immédiat de la crise pour la plupart d’entre nous. Cependant, les indispensables mesures sanitaires mises en place, comme le confinement généralisé, et l’arrêt de nombreux secteurs de notre économie qui en découle, étendent et amplifient le risque socio-économique, privant d’une partie de leurs revenus professionnels des catégories entières de la population et menaçant la continuité de l’activité de milliers d’entreprises et d’indépendants.

Cette crise doit nous permettre de nous donner l’occasion de réajuster certains secteurs polluants, à encourager les secteurs les plus prometteurs sur le plan de l’environnement et du développement économique de nos régions. Pour la Wallonie, on ne peut plaider pour une économie circulaire et déballer le tapis rouge à la société Ali-baba à Liège dont on ne sait toujours pas le bénéfice gain-perte d’emplois pour l’avenir…

Alors que les mesures de confinement se prolongent, la priorité absolue doit rester la gestion sanitaire afin de contenir la pandémie, d’éviter la saturation de notre système de soins de santé et de limiter le coût humain de la crise. Il apparaît néanmoins urgent de réfléchir dès à présent à l’après-crise sanitaire.

Au-delà des premières mesures socio-économiques d’urgence qui ont permis de fournir de la liquidité aux entreprises, de reporter les charges d’emprunt des ménages et d’éviter des licenciements massifs, il est urgent d’anticiper la sortie de confinement, de penser les mécanismes de relance et de redéploiement qui permettront non seulement de minimiser l’impact socio-économique de la crise du coronavirus mais aussi de renforcer les fondamentaux de notre modèle socio-économique pour le rendre plus résilient. Cette résilience passe par l’accélération de la transition vers une économie bas carbone, locale et responsable, respectueuse de la biodiversité, par le renforcement de la solidarité (au niveau belge et européen), et par une réflexion approfondie sur l’avenir des secteurs cruciaux et des chaînes de valeur territorialisées. Une telle transition appelle une vision claire et un rôle fort et efficace de la puissance publique pour prévenir de nouveaux risques et réagir face à ce type de crises systémiques.

Comme indiqué précédemment, pour ce qui concerne la Wallonie, il faut mettre fin aux incohérences entre le discours tenu ici et certaines politiques menées comme celle de l’encouragement d’Ali-baba à Liège. La logique des circuits courts doit être encouragé.

Ce Plan post-corona est organisé en quatre phases. Ces phases se succèdent logiquement dans le temps, mais elles doivent être pensées d’emblée dans une vision et une cohérence d’ensemble. Nous sommes actuellement dans la phase I (‘Urgences’). La durée de chaque phase et la temporalité de mise en œuvre des mesures ne peut pas être définie par avance, car elles dépendent de l’évolution de la pandémie dont la trajectoire est à ce stade encore incertaine.

Figure 1 : Phase et objectifs du plan de relance post-corona

Chaque phase du Plan se décline en un ensemble de mesures qui doivent être mises en œuvre au niveau régional et communautaire, au niveau fédéral et au niveau européen. Les pouvoirs locaux, qui sont en contact permanent avec les citoyens et constituent des rouages essentiels de l’investissement public en Belgique, ont également un rôle essentiel à y jouer.

La volonté de relancer l’activité économique en soutenant le pouvoir d’achat et l’activité du secteur privé doit se faire de manière rationnelle. Le pouvoir d’achat doit permettre de relancer l’activité économique régional au maximum et non d’importer des produits étrangers qui n’apportent pas de valeurs ajoutées (ou quasi pas) à notre société. De même,la relance de l’activité économique peut se faire en nationalisant certains secteurs mais pas tous. La nationalisation de Brussels Airline doit être refusée. L’État ne doit pas tout le temps socialiser les pertes et privatiser les profits. De plus le secteur aérien ne doit pas être vu comme la priorité à l’aube de nos critères environnementaux

La coordination entre les niveaux de pouvoir est essentielle pour donner leur plein potentiel aux mesures, à chaque phase. Afin d’assurer l’adéquation des mesures aux réalités de terrain et leur mise en œuvre efficace, les partenaires sociaux doivent être étroitement associés à la conception et à l’application de ces mesures à chaque étape. Les centres de recherche, les acteurs issus de la société civile organisée et des mobilisations citoyennes contribueront aussi, en amont, à la réflexion.

Je rappelle qu’il ne faut pas croire non plus au Père Noël. Actuellement, nous sommes en situation de crise sanitaire et l’urgence doit être de permettre à notre secteur de santé de tenir bon et de sauver des vies mais après cette période, croire que la Belgique fédérale va pouvoir, comme si de rien n’était, travailler normalement, c’est vraiment croire au Père Noël ! La crise communautaire n’a pas disparu, on n’a su constituer qu’un gouvernement d’urgence pour une période de 6 mois maximum avec une configuration démocratique des « plus spéciales » c’est à dire un gouvernement ultra-minoritaire soutenu de l’extérieur. Une fois la situation redevenue normale, la question communautaire et donc la question institutionnelle vont reprendre inexorablement. La Belgique fédérale est fragile et en crise…

La première phase réclame essentiellement des mesures conjoncturelles, qui auront un impact immédiat, mais temporaire. C’est le cas en matière de santé, d’ordre public et de soutien aux secteurs touchés (privé marchand et non-marchand et public). Les phases suivantes s’appuient davantage sur des mesures structurelles, destinées à imprimer une nouvelle direction à notre économie et à notre société.

En matière budgétaire, les moyens nécessaires pour réaliser un tel plan ne peuvent pas être définis avec précision à ce stade, parce qu’ils dépendent de la profondeur et de la durée de la récession. Il est important de conserver à l’esprit que l’accroissement des dépenses publiques pour lutter contre le virus et limiter son impact socio-économique fera à terme économiser de l’argent à l’État en évitant un effet boule de neige et une dépression prolongée (« moment keynésien par excellence »). Le

contexte de faibles taux d’intérêts, voire de taux négatifs, autorise d’ailleurs ces emprunts massifs.

Par ailleurs, de nombreuses mesures présentées dans ce Plan sont de nature qualitative et n’impliquent pas de financement nouveau. Cinq principes budgétaires généraux peuvent être définis :

  • Les mesures conjoncturelles impacteront le déficit et la dette, mais elles doivent être exclues d’une trajectoire budgétaire pluriannuelle, par leur nature même et en raison du fait que tous les pays européens seront concernés par ce phénomène. Les premières décisions prises dans le cadre européen, tant par la BCE que par la Commission et le Conseil de l’UE, s’inscrivent d’ailleurs dans cette direction ;
  • Les mesures urgentes ayant un effet structurel (par exemple, le soutien au pouvoir d’achat) doivent être conçues dans une logique contracyclique : seront privilégiées les mesures qui ont un effet retour (soutien à la demande intérieure et donc à la croissance) maximal, et qui contribuent à réduire structurellement les inégalités ;
  • Le financement de ces mesures doit être examiné dans sa globalité : il concernera les différents niveaux de pouvoir, mais aussi les financements privés. Il faut en particulier tenir compte de la mise à disposition d’importants moyens européens, tant dans la seconde phase de reprise(soutien aux mesures sanitaires, sociales et économiques urgentes prises par les États) que dans les phases suivantes (investissements vers une économie circulaire et bas carbone) ;
  • Les mesures d’investissement contribuant au renforcement de nos systèmes de soins de santé (prévention, réactivité et résilience), à une amélioration durable de l’efficacité des services publics, et à l’amélioration de la productivité et des performances carbone de notre économie, doivent être « sanctuarisées » et bénéficier d’une priorité qui devra, à terme, se traduire dans les règles de comptabilité nationale et européenne ;
  • L’ampleur des efforts à accomplir suppose une révision fondamentale de nos méthodes de financement de l’État et de la Sécurité sociale, visant à une plus grande équité fiscale et à une plus grande efficacité du prélèvement de l’impôt, notamment via une lutte plus déterminée contre la fraude et une meilleure coordination internationale. A terme, les règles comptables et les indicateurs macro-économiques devront également être révisés à la lumière du nouveau paradigme post-corona.

Je constate que le terme « globalisation des revenus » n’apparaît pas dans ce texte alors que cela devrait être un axe majeur de nos politiques … ou du moins de nos idées. Il conviendra sans doute de revoir les intérêts notionnels.

Je suis assez sidéré que le cadre institutionnel n’apparaît nulle part dans ce texte comme si la Belgique fédérale fonctionnait naturellement de manière optimale. Il faut tout de même constater que nous sommes pas dans le pays de « Ouiui » et qu’on a toujours pas de réel gouvernement fédéral de plein exercice comme indiqué précédemment.

De plus, on n’écharpera à un grand débat institutionnel après l’épisode Covid19 qu’on le veuille ou non. Considérer qu’on va vivre dans une éternelle « Union contre le Covid » me paraît mal connaître la situation communautaire et politique

Une réorganisation territoriale et institutionnelle s’impose donc et il faudra y consacrer du temps en toute sérénité. Un mauvais fonctionnement institutionnel entraîne des blocages à répétitions

Dans ce cadre, une 7ème réforme de l’État devra permettre enfin

a) De mettre fin au Sénat, assemblée devenue pleinement inutile

b) Assurer des transferts de compétences vers les Régions

  1. Voir ce qui est possible de faire au niveau fédéral

Au niveau infra-fédéral, il faudra bien se mettre en ordre de marche. Cela passera notamment par

a) La suppression de la Communauté française et un transfert des compétences vers les Régions. Une meilleure corrélation entre compétences devrait avoir lieu

b) Un débat devra être organisé sur les réseaux scolaires. On ne peut en 2020 continuer sur un modèle de 1958 éternellement. Nous n’avons plus les moyens financiers pour nous permettre ce type de « pilarisation » à la néerlandaise

Au niveau infra régional, l’actuelle crise économique qui s’ensuit va contraindre la Wallonie a des réformes.

Il conviendra donc

a) D’avoir une clarification sur l’utilité de tous les outils publics (un seul et unique invest pour toute la Wallonie devrait avoir lieu afin d’assurer une organisation optimale de notre territoire wallon et éviter le sous-régionalisme)

b) Assurer une nouvelle fusion de communes obligatoire tenant compte des logiques territoriales.

  1. Redéfinir le rôle des Provinces et des intercommunales d) La situation désastreuse oblige les représentants de « la Nation » à montrer l’exemple durant au moins une année. Sans tomber dans la démagogie facile ou populisme, on veillera à assurer une diminution des indemnités brutes de 30% accordés aux Ministres et Parlementaires. Il en sera de même des exécutifs des pouvoirs locaux. Une révision des barèmes sera mis en place pour permettre une équité entre « grandes et petites communes » e) Une dé-professionnalisation de la vie politique s’impose durablement. Une limitation à deux mandats publics consécutifs peu importe le niveau de pouvoir doit s’imposer. Un comité citoyen veillera au respect du vote de ces mesures

Phase I « Urgences »

Il s’agit, d’une part, de prendre toutes les mesures sanitaires nécessaires pour contenir l’épidémie, tout en s’assurant que le secteur de la santé et ses travailleurs puissent en supporter les conséquences à court et moyen terme. D’autre part, il faut assurer la continuité de l’activité indispensable, tant dans les services publics que dans le secteur privé, et permettre à un maximum d’entreprises de traverser la crise, afin de préserver les postes de travail, les chaînes d’approvisionnement, les éléments essentiels des chaînes de valeurs et les synergies entre entreprises de notre pays.

Même si elles s’inscrivent dans une logique de « sauvetage » en contexte d’urgence, les mesures prises à ce stade de la crise doivent anticiper les étapes suivantes. C’est le cas par exemple des prises de participation des pouvoirs publics dans les entreprises : il ne s’agit pas seulement de leur permettre d’éviter une faillite, mais aussi de les accompagner dans une réflexion approfondie sur leur stratégie dans le contexte de l’après-corona.

Une grande partie des mesures de cette première phase ont d’ores et déjà été adoptées ou sont en cours d’adoption.

  1. Principes d’action
  1. L’action de l’Union européenne consiste essentiellement à préserver la circulation des biens indispensables au sein du marché intérieur, et à utiliser tous les leviers disponibles pour donner aux États membres les moyens budgétaires indispensables pour financer à court terme leurs mesures liées à la gestion sanitaire de la crise et à ses effets sociaux et économiques ; il s’agit aussi de tirer les leçons des limites de l’action de l’Union européenne (en matière de réponse sanitaire et de chaînes d’approvisionnement notamment), en vue des phases suivantes ;

La volonté est de sortir de la logique du principe de concurrence libre et non faussée sur ces secteurs stratégiques.

  1. L’action des autorités fédérales consiste à organiser le confinement et le testing, en collaboration étroite avec les entités fédérées, à doter le secteur delasantédetouslesmoyensbudgétairesnécessaires, et à adopter, en concertation avec les partenaires sociaux, toutes les mesures permettant d’assurer la poursuite des activités des entreprises, de sauvegarder l’emploi et limiter les pertes de pouvoir d’achat ;

La volonté de préserver le pouvoir d’achat est légitime Il convient d’utiliser cette période pour orienter le pouvoir d’achat des citoyens vers l’achat de produits régionaux et locaux

  1. L’action des entités fédérées consiste à mettreenœuvre,dansleurdomaine decompétence,lesdécisionsadoptéesdanslecadreduCentrenational decriseen ce qui concerne la gestion sanitaire de la crise, et à soutenir

financièrement tous les secteurs (privés, publics, non-marchands et associatifs) impactés par le confinement ; les Régions sont aussi à l’origine d’initiatives industrielles publiques visant à pallier les pénuries de matériel médical.

  1. Mesures

Union européenne

  1. Soutien financier inconditionnel de la BCE, achat massif d’obligations d’États et d’entreprises, sans plafond en ce qui concerne les dettes d’État ;

Il convient de faire de la monnaie une arme de reconstruction écologique. Je renvoie à l’analyse suivante (https://lvsl.fr/faire-de-la-monnaie-une-arme-pour-la-reconstruction-ecologique-entretien-avec-alain-grandjean-et-nicolas-dufrene/ )

  1. Suspension des règles du Pacte de stabilité et de croissance, jusqu’en 2022 au moins. Cette suspension pourrait être prolongée, en fonction des conditions de reprise économique en Europe. Aucun État membre ne devrait être mis en procédure de déficit excessif durant la crise, ni pendant la phase de reprise. Comme observé suite à la crise de 2008, ces procédures entraînent en effet des politiques budgétaires pro-cycliques qui prolongent la crise. La règle d’or excluant les investissements publics stratégiques du calcul des déficits doit être mise en œuvre sans délai ;
  1. Ré allocation des budgets disponibles pour les aides urgentes aux États membres (Flexibility Instrument, Global Margin for Commitments…) ;
  1. Adoption d’un cadre temporaire en ce qui concerne les aides d’État autorisées, intégrant des conditions de maintien de l’emploi et de respect des orientations imprimées par les autorités publiques (transition bas carbone…) ;
  1. Mobilisation maximale du Fonds européen pour l’ajustement à la mondialisation, du Fonds européen d’investissement et du Fonds européen pour la solidarité (amendé pour être accessible en cas de crise sanitaire) ;
  1. Activation des EnhancedConditionsCreditLine(ECCL) du Mécanisme européen de stabilité, sans limitation dans le temps ni conditionnalité ;
  1. Mise en place du European Unemployment Reinsurance Scheme, avec une attention particulière pour le soutien aux travailleurs ne bénéficiant pas de contrats standards (indépendants et « faux indépendants », saisonniers, économie de plateforme, travailleurs détachés…) ;
  1. Coordination des efforts européens en matière de recherche et développement sur les tests, les traitements et la vaccination contre le virus, et mise en place de marchés publics cadres au niveau européen pour assurer la disponibilité et les meilleurs prix ;
  1. Protection accrue des consommateurs (notamment via une observation attentive des prix), dans une période où les abus peuvent proliférer en raison de la grande vulnérabilité de certaines catégories de citoyens ;
  2. Lancement d’une grande campagne «  Acheter les produits européens » en lien avec les campagnes nationales et régionales « acheter wallons » et inventaire des produits sur un site des sociétés favorisant le plus l’emploi européen, les enjeux écologiques et sociaux. Il convient de déconseiller l’achat de produits non européens favorisant le dumping social. Une attention particulière sera donnée toutefois aux produits du Commerce équitable et des produits ACP

Protection sanitaire des migrants présents dans les camps en Grèce et en Espagne et politique de répartition de ceux-ci entre les différents pays européens.

Autorités fédérales

  1. Mise en place d’un dispositif spécifique de gestion de la crise (réunions du Conseil national de sécurité, mise en place des Risk assessment group et Risk managementgroup), en coopération avec les entités fédérées et les partenaires sociaux ;
  1. Mise en place des mesures sanitaires prioritaires, notamment :
    • Distanciation sociale ;
    • Protection des professionnels de santé ;
    • Restriction des déplacements ;
    • Mesures permettant la mise en œuvre de ces restrictions, et les sanctions, dans le respect scrupuleux des libertés publiques ;
    • Fermeture de certains secteurs (horeca, commerces de détail, lieux culturels…) ;
    • Mise à disposition du financement nécessaire pour les soins de santé sans préempter le budget de l’année suivante et approvisionnement des hôpitaux et des prestataires de soins en matériel médical, testing et traitements ;
  2. Mise en œuvre de mécanismes de garantie bancaire permettant aux entreprises et aux indépendants à la fois de reporter le paiement de leurs crédits de 6 mois et d’obtenir de nouveaux crédits à court terme (12 mois) pour éviter de tomber à court de liquidité ; L’État demandera aux deux banques étatisées (Bpost et Belfius) de prolonger cette mesure à 18 mois
  1. Définition des secteurs économiques essentiels (sur base de l’activité réelle des entreprises, non de leur appartenance aux commissions paritaires) et des conditions permettant leur bon fonctionnement dans le plein respect de la santé des travailleurs ;
  1. Lutte contre les licenciements abusifs et contre le recours abusif au chômage temporaire ;
  2. Création d’un fond économique de solidarité entre secteurs économiques. L’objectif est de permettre aux entreprises n’ayant pas connus l’impact économique du Covid19 ou de manière très limitée (Pompes funèbres, Pharmacies, Grandes distribution,…) d’aider, de manière exceptionnelle, les entreprises en difficultés. La première solidarité doit venir des secteurs économiques avant l’intervention de l’État
  1. Protection de l’emploi et du pouvoir d’achat : chômage temporaire, droit- passerelle, report de paiement de crédits hypothécaires, d’assurances et de crédits à la consommation, dégel du fonds social de l’énergie, report de paiement de cotisations sociales et d’impôts, mesures de flexibilité temporaires dans les secteurs cruciaux de l’agro-alimentaire (agriculture et horticulture), soutien aux revenus des travailleurs de première ligne, contrôle accru des prix. Il faut, dans ce cadre, être attentif à toutes les catégories de travailleurs, s’assurer que les mailles du « filet de sécurité » soient suffisamment fines, notamment pour les contrats non-standard.

Travail sur l’automatisation de certains droits, afin d’éviter au maximum le non- recours aux aides et allocations, en particuliers par les publics les plus fragilisés.

  1. Réinstallation du filet de sécurité qui permet un contrôle des prix ex-anteréalisé par la CREG et protège les consommateurs de variations importantes dans le prix de l’énergie ;

Dans ce cadre,si les prix des carburants devaient s’effondrer de nouveau, il conviendra pour l’Etat fédéral d’augmenter ceux-ci via les Accises et de permettre à ce que ces montants puissent aider les secteurs en difficultés

  1. Instauration du tarif social fédéral pour les chômeurs temporaires liés au coronavirus. Cette mesure temporaire est assez facile à mettre œuvre (sur la base de l’automaticité des statuts) et permet de soulager la perte de pouvoir d’achat liée au chômage temporaire ;
  1. Mobilisation de tous les savoirs et des technologies développées par les entreprises, traitements, vaccins et matériel médical. Au côté des grands groupes pharmaceutiques, les efforts des écosystèmes biotech peuvent contribuer rapidement à l’amélioration de nos capacités de testing. Les soutenir aujourd’hui nous permettra de sortir renforcés après la pandémie et de nous assurer une autosuffisance préventive à l’avenir ;

Il convient d’être prudent aux conflits d’intérêt dénoncé par le journal Kairos en ce qui concerne les grands groupes pharmaceutiques.

  1. Amélioration des conditions d’accès à internet (en rendant plus abordable le matériel et les connexions) pour tous afin de permettre le télétravail et l’apprentissage à distance ;
  1. Prises de participation ou octroi de prêts convertibles en capital par l’état et les Régions, via les outils publics de financement, dans les entreprises nécessitant un renforcement de leurs fonds propres (menant dans certains cas de facto à des nationalisations) ;
  1. Suspension des versements de dividendes dans les secteurs qui bénéficient d’un soutien particulier ;

Il convient d’assurer un refus de paiement de tout dividendes aux actionnaires durant cette année 2020 et de considérer cela comme effort national

  1. Mesures de protection pour les travailleurs sans papier qui ont perdu tout revenu et qui n’ont pas de droits sociaux.
  1. Soutien fédéral spécifique aux CPAS :
    • Remboursement à 90%, durant toute la période de confinement, du montant du revenu d’intégration octroyé par les CPAS ;
    • Dégager de nouveaux montants pour l’aide alimentaire distribuée via les CPAS ;
    • Augmentation du fonds gaz-électricité ;
    • Suppression l’enquête sociale en matière d’octroi de l’AMU et suspendre la nécessité de passage préalable par le CPAS (notamment pour les factures d’hôpital, d’ambulance) ;
    • Réunion de la CIM Intégration sociale et création une task force « sans abrisme » visant une meilleure coordination des niveaux de pouvoir ;
    • Suspension de la pénalisation de l’occupation sans droit ni titre pendant la durée des mesures de la distanciation sociale ;
    • Lutte contre le surendettement (suspension des mesures d’exécutions forcées, suspension de l’effet des clauses pénales et des majorations d’intérêts pour les échéances impayées pendant la période de confinement, etc.) ;

Entités fédérées et pouvoirs locaux

  1. Soutien aux secteurs les plus touchés :
  1. Primes et autres mesures de soutien financier aux entreprises touchées, ainsi qu’au secteur associatif, culturel et non-marchand (enfance, jeunesse…);
  2. Suspensions de paiement d’impôts, taxes et amendes ;
  3. Renforcement des prêts et garanties des outils financiers régionaux. Les outils financiers seront aussi appelés à développer des politiques propres de soutien aux PME et secteurs jugés prioritaires par leurs autorités, et notamment aux entreprises actives dans les secteurs à haute valeur ajoutée sociétale (santé, éducation, transition écologique, agro-alimentaire, énergies renouvelables, mobilité durable, économie, culture…);
  4. Maintien des subventions accordées aux secteurs du social, de la santé, de la formation et de la culture, même si les prestations n’ont pas pu être réalisées ;
  5. Versement des subventions aux entreprises de titres-services, et fermeture du secteur afin de protéger les travailleurs et les familles ;
  6. Interventions financières extraordinaires pour soutenir les hôpitaux, le secteur du handicap et les maisons de repos ;
  7. Mise en œuvre du confinement et des mesures sanitaires dans les secteurs dépendants des Régions et Communautés ;
  1. Mesures de soutien urgent aux CPAS, afin d’éviter que la crise ne soit encore plus prégnante pour les personnes qui connaissaient déjà une situation de pauvreté :
    • Mise en place de task forces « urgences sociales » ;
    • Suspension des procédures d’expulsion domiciliaire ;
    • Aide complémentaire aux structures sociales qui accueillent les plus démunis ;
    • Aide complémentaire aux maisons de repos, dont certaines sont gérées par des CPAS ;
    • Renforcement de numéros verts spécifiques ;
    • Interdiction des coupures d’électricité et de gaz et suspension du placement de compteurs à budget.
  1. Développement de la production et de la décontamination de masques sanitaires en urgence, coordination et soutien financier des initiatives d’urgence mises en place par les centres de recherches, les fablabs, les initiatives citoyennes de développement et de production de matériels de protection sanitaires (masques, visières, parois en plexiglas, décontamination des masques et des vêtements, etc.) ;
  1. Report des délais de rigueur et de recours ;

Mobilisation des pouvoirs locaux, dont les capacités sont également essentielles (soutien à la population, information, report de taxes, simplification administrative…).

D’autre part, afin d’assurer une solidarité « avec la Nation », si je peux utiliser cette appellation très française, les Partis politiques procéderont à une réduction de leurs dotations publiques dont ils bénéficient à hauteur de 20% durant au moins un an.

Un effort de la Famille Royale sera également demandé par une réduction de 10 à 20% des Dotations Royales. Ce geste contribuera à montrer l’exemple dans les moments difficiles

Phase II « Reprise »

La sortie progressive du confinement doit être activement préparée dès aujourd’hui. La santé ainsi que le droit du travail et le bien-être au travail doivent être la première priorité dans la stratégie globale de dé-confinement. La sortie du confinement ne peut en aucun cas se limiter à la remise en route de l’appareil économique, et doit s’appuyer sur quatre leviers simultanés :

  • Le dépistage systématique ;
  • La surveillance de la santé ;
  • La protection de tous ;
  • La réponse aux besoin de santé.

La sortie du confinement doit faire l’objet d’un plan opérationnel élaboré conjointement par l’INAMI, FEDRIS et le SPF Emploi en coordination avec les partenaires sociaux.

Les autorités doivent notamment être en mesure de prévoir un testing massif, condition essentielle pour empêcher tout retour de la pandémie, relancer l’activité économique et autoriser progressivement les travailleurs à retourner à leur poste, en garantissant pleinement leur santé.

Le testing massif impose de s’assurer que toute la « chaîne du testing » soit correctement exécutée : des tests en suffisance, tant pour mesurer la contamination que l’analyse de l’immunité, des personnes réalisant ces tests dans les conditions adéquates, des labos en suffisance, un « tracing » des cas positifs pour identifier les personnes avec lesquelles la personne porteuse du virus est entrée en contact pendant la période au cours de laquelle elle était contagieuse (notamment en utilisant les capacités de certaines applications digitales pour autant qu’elles offrent toutes les garanties nécessaires en termes de respect de la vie privée).

La réouverture des écoles, des institutions socio-culturelles, des centres de loisir, doit également être envisagée de manière très prudente et ordonnée. Il est capital d’éviter une deuxième vague de contamination qui nous ramènerait au confinement. Les autorités publiques coordonneront étroitement leur action et s’inspireront de pays qui ont connu une relativement faible mortalité, tout en évitant de confiner largement et durablement la population.

Le public Senior devra être le dernier a pouvoir être dé-confiné. Il sera demandé à ce que les grands événements spécifiques les concernant (Salons, concerts spécifiques…) soient annulés durant une période d’au moins un an et durant toute la période de l’épidémie de Covid19

  1. Principes d’action
  1. L’action de l’Union européenne consiste principalement, à ce stade, à renforcer ses instruments de politique sanitaire existants pour faciliter la validationet

la distribution dans tous les territoires des moyens de testing et de traitement, la mise sur le marché de vaccins indispensables à la reprise d’activité, et le développement de nouveaux instruments financiers pour soutenir la reprise des activités économiques dans les États membres ;

  1. L’action des autorités fédérales consiste d’une part à organiser la sortie du confinement, en veillant avant tout à assurer a protection de tous, en préparant le dépistage massif pour permettre la reprise graduelle d’activités sans risque, d’autre part à adopter une série de mesures permettant de soutenirimmédiatementlepouvoird’achatetlademande intérieure ;

Le soutien au pouvoir d’achat doit être beaucoup plus ciblé et permettre un encouragement aux achats aux produits locaux et régionaux comme indiqué précédemment. La naissance d’une véritable monnaie régionale wallonne et bruxelloise doit être envisagée. Elle pourra se faire moyennent une reprise des monnaies locales déjà en circulation.

  1. L’action des entités fédérées consiste principalement à mettre en œuvre le retour progressif à une activité normale des secteurs relevant de leurs compétences (crèches, écoles, secteurs sociaux et culturels…), et à soutenir à travers leurs instruments propres la reprise d’activité économique.
  1. Mesures

Union européenne

  1. Coordination pour amorcer la reprise normale des activités économiques internationales, restaurer les chaînes d’approvisionnement et rouvrir les frontières (Green lanes…) ;

Permettre à cette crise de pouvoir revoir rapidement toutes les activités économiques internationales en évitant un retour au monde d’avant et permettre la poursuite des objectifs d’enjeux climatiques

  1. Renforcement des capacités de stockage et des chaînes de distribution des matériels de dépistage et de traitement entre Etats membres, afin de prévenir toute difficulté en cas de reprise de la pandémie ;
  1. Validation par la European Medicines Agency dans les meilleurs délais d’un vaccin sûr et efficace contre le Covid-19 ;
  1. Renforcement du European Centre for Disease Prevention and Control pour préparer de manière coordonnée les mesures de réaction à de nouvelles épidémies ;
  1. Utilisation et partage des données médicales, anonymes et sécurisées, à large échelle, pour permettre aux services sanitaires de mieux réagir maintenant et dans le futur ;
  1. Deuxième phase de soutien budgétaire aux États membres :
    • mobilisation des budgets européens immédiatement disponibles (CFP) ;
    • autorisation de prêts par le MES sans conditions ;
    • activation de toutes les possibilités d’intervention de la BEI, en revoyant à la baisse les exigences de cofinancement par les États ;
  1. développement de nouveaux instruments de financement afin de soutenir le financement des mesures sanitaires et socio-économiques dans l’ensemble de l’UE (euro-bonds) ;
  1. En matière de politique monétaire, la BCE doit pouvoir prendre des mesures radicales, et faire monter son effort en puissance :
    • envisager le financement direct des États et « l’hélicoptère monétaire » ;
    • effacer une partie des dettes publiques acquises, ou les transformer en rentes perpétuelles à intérêt nul.
  1. Finalisation de la consultation sur la révision du Pacte de Stabilité et de Croissance afin de le rendre compatible avec la nouvelle réalité des dettes publiques et de permettre les investissements indispensables pour renforcer les soins de santé et la transition bas carbone de nos économies ;
  1. Mise en place d’un système européen temporaire d’allocation minimum, pour tous les travailleurs européens qui auront souffert de la crise et qui ne disposent pas de revenu de remplacement ;
  1. Coordination de l’aide au développement et au sein des organisations internationales pour suivre finement la propagation du virus en dehors de l’Europe (principalement en Afrique et au Moyen-Orient) et assurer une aide internationale efficace.

Une annulation des dettes envers ces États doit être appliquée.

  • Contrôle strict des lobbys européens et demande de contributions financières majeures de ces derniers s’ils veulent « discuter » avec l’Union européenne. Ce montant sera proportion des moyens dont ils disposent les lobbys, le nombre de lobbyistes présent ou non. Cet argent ne servira pas au budget européen directement mais sera affecté à un fond spécial dédié la corruption internationale et à la lutte contre les paradis fiscaux internes comme externes

Autorités fédérales

  1. Après l’épidémie proprement dite et en particulier la gestion des cas de Covid19 hospitalisés en soins intensifs ou en lits aigus, laquelle doit être maintenue jusqu’à la fin de l’épidémie, les priorités sont :
  1. Les soins de revalidation pour les « survivants » sortis d’hospitalisation ;
  2. Le renforcement de la première ligne de soins psychologiques qui risque d’être très rapidement débordée une fois qu’elle pourra reprendre une activité « normale » vu les conséquences prévisibles du confinement/déconfinement sur la santé mentale de la population ;
  3. Les conséquences des reports de soins pour les autres maladies ;
  4. Une attention particulière doit être donnée à la santé du personnel soignant (au sens le plus large, en ce compris le personnel de support dans les institutions de soins) ;
  1. Protection des travailleurs, en garantissant les principes fondamentaux relatifs au droit du travail et au bien-être au travail. La priorité absolue sera donnée au déploiement d’une logique de prévention des risques au sein de chaque entreprise ainsi qu’au niveau des secteurs en demandant aux commissions paritaires de développer des dispositions spécifiques adaptées aux différents secteurs d’activité Les entreprises doivent plus que jamais répondre aux obligations en matière de protection de la santé des travailleurs. Le code du

bien-être au travail doit être scrupuleusement d’application et le suivi des travailleurs doit être renforcé.

  1. Prise en compte l’urgence sociale dans les étapes du déconfinement. En période de crise, notamment sanitaire, la vulnérabilité s’accroît et les inégalités augmentent. Les plus vulnérables payent une double peine par l’addition de leur vulnérabilité et les effets de la crise qui l’augmentent encore davantage. L’urgence de déconfiner certains groupes vulnérables doit faire partie intégrante de la réflexion. La dimension sociale ne peut en aucun cas être laissée au bord de la route au profit d’une logique de relance de la productivité.
  1. Mobilisation des structures organisationnelles de la prévention (CPPT, SIPPT et SEPPT), et prévision d’un congé d’écartement médical. Considérant que le virus du Covid19 « circulera » toujours dans la population au moment du déconfinement, il faudra prévoir un congé d’écartement médical (similaire au congé d’écartement pour les femmes enceintes et les autres congés prophylactiques) pour les cas suspects de Covid19 ainsi que pour les groupes à risque dans des entreprises/secteurs dans les secteurs où l’activité aura repris.
  1. Tenir compte du fait que les femmes ont été en première ligne dans la lutte contre le coronavirus. Les femmes constituent la majorité écrasante du personnel dans le secteur de la santé. A ce titre, ces travailleuses ont été en première ligne pour faire face au coronavirus dans un secteur qui était déjà critique en termes de conditions de travail avant l’éclatement de cette crise. Les femmes sont majoritaires dans toutes les activités du « care » (comme la prise en charge de l’enfance, des personnes âgées et handicapées, les services sociaux, les services d’aide- ménagère, etc…).
  1. Organisation du testing massif de la population, en particulier des travailleurs qui reprennent leur activité, tant en termes de contamination que d’immunité ;
  1. Coordination avec les entités fédérées et les partenaires sociaux pour organiser la fin du confinement et la reprise des activités économiques et socio-culturelles dans les meilleures conditions de santé publique ;
  1. Soutien financier accru au secteur de la santé, à la fois pour compenser les pertes liées à la gestion de la crise et pour parer à une éventuelle reprise de la pandémie ;
  1. Prime aux travailleurs du secteur des soins, et revalorisation des bas salaires dans les secteurs à forte utilité sociale, largement mobilisés dans la gestion de la crise, afin de récompenser les efforts et de soutenir la demande intérieure ;
  1. Mobilisation rapide des « enveloppes bien-être » en vue de relever sans délais les basses allocations et des pensions minimums ;
  1. Révision des contraintes qui pèsent sur la progression salariale, avec une attention particulière pour le salaire minimum ;

Suivi public de la reprise d’activités dans les entreprises dans lesquelles des participations ont été prises pour garantir le maintien du volume de l’emploi et le respect des orientations arrêtées par les autorités publiques ;

  1. Surveillance active des plans de licenciements afin d’éviter que la crise ne mène à des restructurations et des pertes d’emplois injustifiées ;
  1. Création de « titres services » ou « chèques-services » financés par le public et/ou le privé destinés à être dépensés dans certains secteurs (bâtiment, horeca, culture, etc.) afin de relancer et de soutenir la demande dans des activités économiques locales ;

Ce fond devra être alimenté par les secteurs économiques n’ayant pas trop été impacté par la crise. Il convient de rester attentif aux effets d’aubaine de ces mesures notamment pour certains secteurs. La priorité doit être accordée aux Entreprises d’Économie sociale et solidaires, aux ETA.

  1. Réduction de la TVA sur les travaux dans la construction au sens large (y compris les investissements économiseurs d’énergie) de manière temporaire pour relancer le marché. La mesure pourrait être étendue à d’autres biens et services pour soutenir, ponctuellement, le pouvoir d’achat des citoyens et les secteurs en difficulté. Cette mesure doit s’accompagner d’un monitoring des prix pratiqués.

Pas d’accord avec cette mesure, l’aide accordée devra l’être en fonction des revenus des individus et non de la TVA, mauvais instrument et effet d’aubaine garantis pour certains qui n’en ont pas besoin,

  1. Mise en place d’un phasing out progressif de la sortie du confinement pour les CPAS. Tant de la part des organes de tutelle que des CPAS eux-mêmes, une bienveillance et une souplesse dans les suivis administratifs seront de mise.
  1. Encadrement des remboursements partiels :
  1. d’abonnements annuels, dont l’usage était limité voire impossible durant le confinement ;
  1. de primes d’assurance, pas ou peu mises à contribution durant cette même période, et diminuant le coût des sinistres.

Entités fédérées et pouvoirs locaux

  1. Définition d’un plan de réouverture graduelle des crèches, des écoles et activités parascolaires, et des institutions de l’enseignement supérieur dans le respect strict des impératifs de santé publique ;
  1. Organisation du retour à la vie normale dans l’enseignement et organisation de la fin de l’année scolaire et de l’année académique ;
  1. Soutien, via les banques et les outils économiques, des besoins en liquidité des entreprises qui redémarrent (prêts de court et moyen terme). Via les outils économiques, renforcement des fonds propres des PME qui se relancent, et accompagnement dans la redéfinition de leur business model d’après-crise. Dans cette optique, les outils économiques privilégieront les adaptations des

business models vers des stratégies de productions locales, à bas carbone et en transition écologique ;

Il conviendra de rester attentifs aux aides accordées pour éviter des effets d’aubaine. Une attention sera accordée aux faillites d’entreprises / recréation d’entreprises par les mêmes individus en particulier dans le domaine de la construction …

  1. Soutien à l’activité des associations, organisations solidaires, culturelles et sportives, indispensables à notre vie en société.

Il convient de rester prudent dans l’aide aux associations. Si les pouvoirs locaux accordent des subsides aux associations ASBL et associations de fait parfois, un cadastre des subsides doit être rendu public.

Une attention doit être accordées aux associations ayant du personnel rémunéré.

Il doit y avoir un fond d’entraide inter associatif possible

Les associations en lien direct avec les partis politiques ne doivent plus recevoir de subsides

Un large débat sur le financement actuel des cultes / Laïcité doit être de nouveau de mise

Phase III « Relance »

Même en supposant une efficacité maximale des mesures prises à tous les niveaux au cours des deux premières phases, de nombreuses entreprises seront affaiblies et de nombreuses personnes auront perdu du pouvoir d’achat, voire leur emploi. Les mesures d’urgences et de sortie de crise devront être suivies par des mesures de relance visant à une amélioration structurelle de la situation. Les secteurs privés et publics devront prendre les initiatives nécessaires pour revivifier l’activité économique, soutenir le pouvoir d’achat des ménages et rétablir la confiance.

La phase de reprise doit par ailleurs être l’occasion de tirer les leçons de la crise et de réorienter les activités en fonction des objectifs sociétaux à long terme, et notamment d’amplifier et accélérer la transition vers une économie plus inclusive, plus soucieuse de ses externalités et plus résiliente.

A tous les niveaux de pouvoir, les autorités publiques auront à définir clairement les nouvelles règles d’aide et d’intervention publiques, afin de veiller à ce qu’elles contribuent à la transformation de notre modèle socio-économique.

  1. Principes d’action
  1. La responsabilité de l’Union européenne consiste principalement à revoir l’ensemble de ses règles budgétaires pour gérer la nouvelle situation d’endettement public et favoriser les investissements publicssoutenant la transition vers une économie bas carbone et les politiques de cohésion sociale et territoriale. Ceci implique une mutualisationaccruedesdettesdesEtats membres et un élargissement des ressources propres de l’Union (lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, harmonisation de l’impôt des sociétés, taxe sur les transactions financières et taxe carbone aux frontières). L’Union européenne doit également coordonner la transition vers une économie bas carbone ;
  1. L’action du gouvernement fédéral consiste essentiellement à poursuivre le soutienausecteurdelasantéetàlaluttecontrelapauvreté,àgarantir lefinancementpérennedelaSécuritésocialeetdesservicespublicsqui ont montré leur caractère vital en période de crise, et à réformer les modes de prélèvement et de financement à cette fin. Il s’agit aussi de maintenir le soutien au pouvoir d’achat et la coordination avec les Régions en ce qui concerne les plans d’investissements visant la transition et l’amélioration de la productivité de notre économie ;

L’action des entités fédérées se concentre sur la réorganisation en profondeur de notre tissu d’entreprises, en vue de les rendre plus résilientes et plus productives. Ceci implique une analyse approfondie des chaînes de valeur, un accompagnement public de la transition, y compris dans le volet formation. Parallèlement, le soutienauxservicespublicsetaunon- marchand doit continuer à rendre nos sociétés plus cohésives et plus résilientes.

  1. Mesures

Union européenne

  1. Révision des règles du Pacte de stabilité et de croissance, afin de soutenir l’investissement public vers les transitions (notamment énergétique et technologique) en le neutralisant dans le calcul des déficits, et implémentation d’une règle d’or en faveur des investissements publics ;
  1. Développement d’une “clause sanitaire” pour neutraliser certaines dépenses ciblées en matière de santé dans le calcul des déficits ;
  1. Révision du Semestre européen, afin d’encourager les Etats membres à investir davantage dans les soins de santé et les systèmes de protection sociale et d’enseignement et formation (en incluant des objectifs chiffrés de réduction des inégalités et d’amélioration de la cohésion sociale) ;
  1. Développement d’un Fonds européen pour l’endettement de crise, dans lequel seront placées les dettes nationales contractées lors des urgences sanitaires et économiques. Ceci permettra de tenir compte des situations différentes pendant la crise. Ce fonds sera financé par des emprunts obligataires européens ;
  1. Amplification du Cadre financier pluriannuel, en développant les ressources propres via la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, l’harmonisation de l’impôt sur le bénéfice des sociétés, la taxation des transactions financières et des importations issues de pays ne respectant pas les engagements de l’Accord de Paris ;

On peut s’interroger sur ce point ou alors repenser tous les grands Traités commerciaux développés par l’Union européenne depuis ces dernières années

  1. Lancement, en coopération avec les Etats membres, la BCE, la BEI et avec l’assistance de l’ensemble des instruments budgétaires européens, d’un plan européen cohérent de relance de l’économie s’inscrivant comme une amplification du Green Deal annoncé par la Commission ;
  1. Intégration dans la nouvelle European Industrial Policy des objectifs de résilience et d’autonomie stratégique de l’économie européenne ;

Ces objectifs doivent prévoir un haut degré de protection de l’environnement et la poursuite des objectifs des accords de Paris. Il n’est pas question d’utiliser cette période de « relance » pour demander un relâchement des efforts environnementaux et climatiques ce qui est à craindre dans certaines régions du monde … Voire chez nous également

  1. Coordination de la relance, en identifiant les secteurs vitaux ou essentiels au redéploiement économique qui doivent faire l’objet d’une relocalisation et d’une coordination transnationale. La crise actuelle désigne en priorité les secteurs de

la santé et de l’alimentation comme priorité, mais d’autres secteurs sont également ré-localisables à moyen ou long terme (re-shoring) ;

  1. Développement d’une grande campagne européenne anti-pauvreté, pour lutter contre les effets directs de la crise sur les publics les plus précarisés, notamment via la mise en place d’une European Employment Guarantee et d’une Child Guarantee;
  1. Soutien aux initiatives de formation continue notamment dans le cadre de la digitalisation accrue de l’économie européenne.
  2. Urgence de la souveraineté numérique européenne et trop grande dépendances envers les réseaux sociaux non européens ainsi que les plates-formes numériques. Développement d’un moteur de recherche européen ou amplification des aides accordées envers l’un d’entre-eux (Qwant par exemple). Création d’un réseau social européen multiple soutenu par les autorités européennes pour tenter de contrer les les grands géants.

Autorités fédérales

  1. Adoption d’une norme de croissance du budget des soins de santé permettant de couvrir entièrement les coûts de la gestion de la crise et l’expansion des besoins, et révision du mécanisme de financement des hôpitaux, qui doit également permettre de préparer la prévention de nouvelles épidémies ;

Ce point doit faire l’objet du grand accord institutionnel inévitable dans les prochains mois ou années. Il conviendra de voir ce qu’il doit rester au niveau fédéral ou non

  1. Relèvement de toutes les allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté, en commençant par les catégories les plus basses et les familles monoparentales. Ces mesures permettront de soutenir les publics les plus vulnérables qui sont les premières victimes de la pandémie. La propension à consommer des ménages à revenus faibles étant élevée, ces mesures constitueront un soutien fort à la demande intérieure et donc à la croissance ;
  1. Adoption d’un plan de bien-être au travail, favorisant l’égalité femmes-hommes et la conciliation vie privée-vie professionnelle, luttant aussi contre les discriminations et les nouvelles maladies professionnelles (burn-out…) ;

L’émergence de la généralisation du Télétravail oblige a repenser ce nouveau mode d’organisation tenant compte de l’expérience grandeur nature que nous connaissons actuellement.

  1. Mise en place de contributions spéciales garantissant le financement pérenne de l’État et de la Sécurité sociale, sans affecter le pouvoir d’achat des ménages ;
  1. Réforme des systèmes de réduction et d’exonération de cotisations sociales en faveur d’un rééquilibrage de la solidarité et l’assurance sociale ;
  1. Instauration d’une meilleure redistribution, via une progressivité dans le financement de la protection sociale des travailleurs (indépendants et salaries).
  1. Réforme de la fiscalité visant à rétablir l’équilibre entre les contributions sur les revenus du travail et les autres revenus, et lutte déterminée contre la fraude et l’évasion fiscale ;
  1. Coordination d’un plan de relance national, en lien avec le GreenDealeuropéen et basé sur le travail réalisé dans le cadre du Plan National d’Investissements Stratégiques (PNIS), basé en priorité sur les investissements en faveur de la transition bas carbone et améliorant notre productivité ;

Mise en place d’un projet phare « Green Energy Project », un groupement d’employeurs privés et publics qui associerait des experts et de la main-d’œuvre spécialisée. Ils seraient chargés de développer (de la conception à la mise en œuvre) l’infrastructure nécessaire pour que le pays produise, à partir d’énergies renouvelables, 100% de ses besoins à moyen terme ;

N’y a-t-il pas une incohérence entre ce souhait et le tapis rouge déployé à Ali-baba à Liège ?

  1. Orientation active de la gestion des entreprises ayant fait l’objet d’une prise de participation par l’État, notamment quant aux politiques salariales et de dividendes dans ces entreprises, et en lien avec les objectifs stratégiques des pouvoirs publics (résilience, circularité, bas carbone…) ;
  1. Lancement d’un fonds public fédéral avec un droit de tirage régional. La capacité de récolter des fonds serait plus importante et le taux pourrait être plus faible. Ce fonds serait utilisé d’une part pour soutenir les secteurs stratégiques économiques mais aussi préparer la transition bas carbone de l’économie. Ce fonds pourrait être ouvert aussi aux particuliers via un appel public à l’épargne.

L’idée est de ne pas développer un Téléthon économique mais d’assurer une globalisation totale des- tous les revenus et une meilleure répartition des tranches d’imposition devront avoir lieu en Belgique.

Entités fédérées et pouvoirs locaux

  1. Mise en œuvre des plans d’investissements prévus par chaque entité ;
  1. Soutien renforcé à la création et au développement d’activités économiques pourvoyeuses d’emploi, et à la digitalisation ;
  1. Réinvestissement dans la recherche tant fondamentale qu’appliquée, y compris vétérinaire, tant pour la résolution de ce genre d’épidémies (médicaments, vaccins) que pour leur prévention (mutation des virus, transmission de l’animal à l’homme) ;
  1. Mise en place de campagnes de formation et d’information sur la prévention des épidémies. Le développement d’une culture des gestes barrières, dès le plus jeune âge, et l’appropriation des réflexes adéquats en cas de crise sanitaire doit devenir un pilier de la politique d’éducation à la santé.
  1. Accélération des expérimentations « Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée » notamment via l’étude d’un accord de partenariat avec l’Etat Fédéral pour permettre le co-financement des pratiques innovantes ;
  1. Renforcement de la veille économique. Les fonds disponibles doivent être alloués de façon cohérente et efficace, il est donc nécessaire de prioriser les secteurs ou entreprises soutenus. Il faut, pour cela, réaliser :
    • Une étude approfondie et indépendante des entreprises et secteurs touchés par la crise, et l’impact sur leurs besoins et perspectives ;
    • Une analyse de notre tissu économique et de nos chaînes de valeur pour cartographier et identifier nos forces et nos faiblesses. Nous devons également pouvoir identifier les entreprises les plus endogènes ou

systémiques, autrement dit celles qui ont l’ancrage régional ou national le plus fort et sont le plus pourvoyeuses d’emplois directs et indirects (tissu de sous-traitants et de fournisseurs locaux) ;

  1. Mobilisation de tous les acteurs concernés (institutions publiques et entreprises) pour adapter les formations aux besoins de la nouvelle économie, en particulier en lien avec la digitalisation accrue et avec le verdissement de l’économie et via la mise en œuvre d’un « revenu de formation » permettant aux demandeurs d’emploi de percevoir une indemnité de formation en complément des allocations de chômage.
  1. Intégration obligatoire des clauses sociales et environnementales dans les marchés publics des pouvoirs locaux, afin de pouvoir bénéficier des financements complets des Régions (notamment pour les investissements) ;

Phase IV « Redéploiement »

La crise liée au Covid-19 doit nous conduire à repenser notre économie, notre modèle de production et de consommation, les métiers et l’activité que nous valorisons, les indicateurs que nous prenons en considération pour mesurer le succès de notre développement. Notre pays, en coopération avec l’UE, doit tirer les leçons de cette crise, pour définir un nouveau modèle social, économique, environnemental et culturel, et nous préparer à faire face à d’autres crises, qu’elles soient d’origine sanitaire ou climatique, géopolitique ou économique.

Cette crise met au grand jour à la fois les faiblesses et les opportunités de l’organisation économique globale. Les chaînes de valeur et d’approvisionnement globales telles qu’elles existent aujourd’hui nous rendent vulnérables, mais les coûts des facteurs internationaux ont tendance à se rapprocher au niveau mondial, rapprochement en outre accéléré par l’intégration progressive des coûts externes (pollution, mobilité, transports, conscience des clients…). Il y a donc des gisements nouveaux de productions locales, vecteurs d’emplois importants aujourd’hui renforcés encore par les besoins d’autonomie d’approvisionnement mis en évidence dans cette pandémie.

La réorientation de notre modèle impliquera nécessairement une relocalisation de nos productions nationales et européennes. Pour autant, l’Europe doit éviter de se renfermer sur elle-même. L’Union européenne restera étroitement liée aux autres régions du monde, bien que la nature et l’intensité des échanges puissent varier. La

coopération au développement et le renforcement du multilatéralisme global resteront des priorités européennes.

Avant tout, l’enjeu est de façonner notre avenir commun. Il s’agit de s’accorder sur nos valeurs, sur notre idéal : définir un modèle de société durable, attentive au bien- être de tous. De cet idéal à atteindre, émergent des objectifs et des mesures concrètes pour chaque niveau de pouvoir et chaque secteur. La réussite d’une telle ambition suppose un large processus de délibération démocratique, associant les élus, les partenaires sociaux, les représentants de la société civile, les chercheurs et créateurs, et tous les citoyens impliqués. Afin d’amorcer ce vaste processus, il importe de le préparer dès maintenant, et de le garder constamment à l’esprit lors de la conception et de la mise en œuvre des mesures de court et moyen terme.

Profitons de ce moment démocratique pour revoir nos modes de fonctionnement. La Particratie, modèle de fonctionnement chez nous, doit cesser. Une limitaton dans le temps de la détention des mandats, une dé-professionnalisation de la vie politique, le poids excessifs des présidents de parti, tout cela doit être débattu sereinement au travers d’une Convention par des groupes citoyens, voté par des consultations populaires dont le résultat, s’il est significatif, doit être adopté par le ou les Parlements

La crise du Covid19 a montré un grand élan de solidarité notamment des agents des services publics. La possibilité de recrutements des agents des pouvoirs locaux par concours doit être de mise afin de permettre une meilleure transparence ainsi que la mobilité totale entre agents et fonctionnaires de la Région vers les pouvoirs locaux et inversement. L’objectif est de permettre une optimisation des moyens humains

  1. Principes d’action
  • L’Union européenne doit revoir en profondeur son champ de compétences et son mode d’action, en tirant toutes les leçons de la crise du Covid-19. Ceci suppose de mettre en place une véritable Unionsocialeetfiscale,etdedoterl’UEd’unTrésor permettant de réagir aux crises et d’intervenir de manière significative dans le soutien à la transition de notre économie. Ceci suppose également de relocaliserunepartie significative de notre production dans des secteurs vitaux, de lutter contre les inégalités sociales et territoriales et de repenser nos relations avec les autres régions du monde ;
  • Les autorités fédérales ont la responsabilité de réviser notre modèle socio- économique pour atteindre les objectifs climatiques européens, renforcer la cohésion sociale, revaloriser les secteurs à haute utilité sociale et la productivité à long terme (y compris dans les dimensions sanitaires), tout en garantissant un financement adéquat de l’Etat et de la Sécurité sociale ;
  • Les entités fédérées sont en première ligne pour accompagner les modes de production et de consommation vers une économie relocalisée, plus durable, cohésive, productive et résiliente. Ils ont également la responsabilité d’accompagner cette transition sous l’angle de la formation, et de renforcer la cohésion sociale à travers le soutien aux secteursnon-marchands.
  1. Mesures

Union européenne

  1. Développement de nouvelles capacités budgétaires significatives et structurelles. Les nouveaux moyens prélevés sans nuire aux budgets des Etats membres (taxe CO2, taxe GAFA, taxe MNE, harmonisation de l’impôt des sociétés, TTF, lutte contre la fraude fiscale, contribution sur la fortune…), doivent constituer, en complément de l’émission d’obligations européennes,

les bases d’un véritable Trésor européen, capable d’orienter notre économie vers une logique bas carbone et de résilience, et de répondre à d’éventuels nouveaux chocs symétriques ou asymétriques ;

  1. Révision approfondie des indicateurs de performance (PIB…), afin de tenir compte de l’évolution du bien-être des citoyens, et des règles comptables, afin de favoriser les politiques qui soutiennent la reconstitution du capital social, naturel et culturel, au-delà des seuls objectifs de croissance de la production ;
  1. Adoption d’un Cadre social européen incluant :
    • Les bases d’une protection sociale commune ;
    • Un système pérenne de réassurance européen pour les mécanismes d’allocations de chômage ;
    • Le développement d’une garantie emploi pour tous ;
    • La fixation de salaires minimums et de conditions de travail dignes et comparables dans chaque État ;
    • Des objectifs chiffrés de réduction de la pauvreté et des inégalités dans le cadre du Semestre européen ;
  2. Réduction des inégalités intra et inter-Etats par une amplification des moyens consacrés aux Fonds de cohésion et aux mécanismes d’anticipation et de réaction à la mondialisation ;
  1. Un stop doit être de mise en terme d’élargissement de l’Union européenne pour l’instant sans réformes intérieures. Une stratégie européenne de solidarité adaptée doit être de mise avec les pays des Balkans occidentaux
  1. Adaptation des règles du marché unique et de la concurrence afin de :

L’OMC ne risque-t-elle pas de nous tomber dessus ? Il conviendra alors de passer au dessus de cela mais aussi de revoir l’ensemble de nos Traités commerciaux internationaux

  1. Favoriser le recours aux entreprises du marché intérieur européen, dans le cadre de marchés publics ;
  2. Développer une politique industrielle et protéger les entreprises nécessaires à l’indépendance européenne (secteurs alimentaire, énergétique, numérique, sanitaire, aéronautique, défense…) ;
  3. Soutenir le développement des chaînes locales, notamment dans le secteur alimentaire ;
  4. Favoriser la productivité des entreprises européennes, en soutenant massivement la R&D ;
  5. Transformation du système de production agroalimentaire. L’élevage intensif et la destruction des habitats naturels favorisant l’émergence de nouvelles pandémies, la Politique agricole commune doit décourager ce type de pratiques. Par ailleurs, l’épidémie de coronavirus met en lumière la dépendance de l’Europe vis-à-vis des importations de produits agricoles issus de pays tiers. Il est essentiel de renforcer notre souveraineté alimentaire et de raccourcir les filières pour éviter les problèmes d’approvisionnement, afin de tendre progressivement vers l’autosuffisance

;

  1. Mise en place d’une « taxe carbone » aux frontières de l’UE, internalisant dans le prix des biens l’externalité des émissions du transport ;
  1. Réduction de la fracture numérique au sein des populations européennes, amélioration de l’accessibilité aux outils de télécommunication (notamment en réduisant les prix) et de télétravail, et incitation au comportement “numérique” responsable, en lançant de vastes programmes de formation ;
  1. Constitution de stocks stratégiques de biens et matériaux essentiels par les Etats européens, gérés par les pouvoir publics, et de stocks européens propres afin de pouvoir suppléer les stocks nationaux en cas de pénurie ;
  1. Révision fondamentale de la politique commerciale en vue de garantir la protection de notre environnement, de notre modèle social, de notre santé et de notre sécurité, en y intégrant des clauses sociales, éthiques et environnementales contraignantes, et des clauses de transparence fiscale complètes et obligatoires ;

Il convient de retirer le monopole de négociation des grands Traités commerciaux de l’Union européenne de la Commission européenne et de permettre une gestion paritaire avec le Parlement européen.

  1. Création d’une « Garantie Emploi pour tous » sur le modèle de la Federal JobGuaranteeprévoyant l’accès pour chaque personne à un emploi de base.
  1. Soutien au développement du modèle coopératif, en collaboration avec les régions. Ce modèle améliore la résilience de l’économie face aux crises, renforce son ancrage local, prend d’avantage en compte les enjeux sociétaux et garanti une meilleure gouvernance et une distribution des revenus plus équitable.

Autorités fédérales

  1. Adoption d’une trajectoire budgétaire de moyen et de long terme, assurant le financement pérenne de l’État et de la Sécurité sociale, et intégrant les effets des mesures aux horizons 2030 et 2050 sur la santé et le climat. Dans la définition des trajectoires pour la Belgique, une concertation accrue avec les entités fédérées est capitale, afin de prendre en compte les besoins de chaque niveau de pouvoir ;
  1. Amplification de la transition vers une économie plus durable, cohésive et résiliente. En collaboration avec les Régions, les autorités fédérales accompagneront certains secteurs économiques, en exerçant le contrôle lié aux prises de participation dans les entreprises stratégiques, et elles agiront à travers les entreprises et banques publiques et les outils publics de financement ;
  1. Revalorisation des secteurs à haute utilité sociale, avec une priorité pour le relèvement des bas salaires et une amélioration des conditions de travail ;
  1. Définition d’une protection sociale optimale des travailleurs des secteurs de l’économie de plate forme et du télétravail ;
  1. Redéfinition d’un modèle fédéral stable comportant notamment une répartition plus claire des compétences, un renforcement des mécanismes de coordination et donc une plus grande réactivité dans la gestion de crise systémique ;
  1. Adoption et mise en œuvre d’indicateurs alternatifs au PIB, visant à mesurer de manière plus adéquate la progression de notre développement, tenant compte du bien-être, des inégalités, de l’état de notre environnement…
  2. Stratégie agressive envers les autres états européens considérés comme véritables paradis fiscaux (Pays-Bas, Luxembourg)

Entités fédérées et pouvoirs locaux

  1. Adoption et mise en œuvre des Plans de transition visant à atteindre dans les meilleurs délais les objectifs climatiques européens dans leur domaine de compétence, à lutter contre les inégalités sociales et territoriales et à soutenir la productivité à long terme des entreprises ;
  1. Amplification et accélération des investissements visant à atteindre ces objectifs, en matière de mobilité, d’énergie renouvelable, d’économie circulaire, de promotion de la biodiversité… ;
  2. Développement d’une politique industrielle renforcée et d’un partenariat poussé entre les Régions et les entreprises stratégiques. La politique industrielle doit être menée dans un contexte élargi qui englobe tout l’écosystème dans lequel se développent les entreprises. Les politiques publiques tant en recherche et innovation qu’en formation et plus largement toute politique contribuant au développement des entreprises (financement, croissance, développement à l’international) sont des éléments essentiels de la politique industrielle. Il est important pour ce faire de capitaliser sur les différents plans ou actions pris précédemment, dans un grand plan de relance avec des axes prioritaires et des actions précises, pour mettre en œuvre une politique industrielle durable et inclusive. Dans ce cadre, les outils économiques soutiendront toutes les initiatives qui visent à relocaliser l’industrialisation et la fabrication dans tous les secteurs d’activités ;

Pas à n’importe quel prix sur le plan environnemental et social …

  1. Organisation d’un réseau de fablabs, mis à disposition d’entreprises privées ou publiques, mais directement mobilisables en cas de nécessité pour la production de composants non disponibles en Belgique, et disposants de stocks de matières premières suffisants.
  1. Appui particulier au développement des activités dans lesquelles la digitalisation, le data mining, l’IOT, les SAAS permettent de rendre plus productifs les outils et de développer les potentialités de production.

Attention à ne pas sacrifier la protection de la vie privée !

  1. Mise en place d’un vaste plan de formation initiale et continue lié à la transformation en profondeur de nos modes de production ;
  1. Soutien accru au secteur non-marchand, au secteur culturel et à l’inclusion socio-professionnelle. Le non-marchand et le secteur associatif, qui sont essentiels pour la cohésion sociale, seront renforcés. L’économie apprenante (enseignement, formation, médias), l’économie culturelle, la santé, l’insertion socio-professionnelle, la solidarité, le bénévolat sont les ferments de la société ouverte, tolérante et solidaire que nous prônons.

Il conviendra de revoir l’aide à la presse afin de la rendre plus équitable.

Conclusions

Cette note comporte des idées intéressantes. Toute la question est de savoir si tout cela n’est pas de la rhétorique.

Si cela n’est pas le cas, nous ne voyons pas comment les choses pourront être menées, avec quels indicateurs, quelle est notre marge de manœuvre réelle dans tout cela

On peut également s’interroger sur l’absence de chiffres, de budgets, d’indicateurs …

Nous espérons que ce texte sera suivi de mesures plus concrètes dans le temps (ce qui est possible tout de suite ou non, …), les moyens d’y parvenir

Espérons que nous ne serons pas encore dans cette formule

si chère à Jean Jaurès

N’ayant pas la force d’agir, ils dissertent.

En attendant le dégel politique …

Alors que nous ne cessions d’écrire les interminables feuilletons « pasdegouvernementfédéral.be », le virus Covid-19, parti de Chine, est donc arrivé chez nous entraînant la situation que nous connaissons.

Arrêt de pans entiers de l’économie, confinement, lourdes craintes sur les salaires des travailleurs, sur l’économie, l’avenir ne s’annonce pas joyeux… Et un gouvernement d’union chargé de résoudre la crise Covid 19 pour 6 mois avec pouvoirs spéciaux.

Quelle évolution rapide des événements. Des verrous sautent comme les règles budgétaires européennes levées le temps de régler la situation sanitaire comme en Italie, épicentre européen de la crise de Covid-19. Si la situation n’était à ce point tragique, on pourrait en sourire et se dire, enfin !… un peu d’air frais. Cependant, dans les États, déjà très endettés, il ne reste pas beaucoup de marges de manœuvres à moins de considérer que certaines dettes ne soient annulées… On l’a déjà réalisé par le passé mais accepterait-on un défaut de paiement ou un rééchelonnement des dettes ou mieux la création d’emprunts européens, peu probable pour la première hypothèse, encore plus improbable pour la seconde hypothèse.

Parallèlement à cela, depuis 2015, on est entré dans une période nouvelle sur le plan économique puisque la Banque Centrale Européenne n’a cessé de créer de la monnaie et de racheter des dettes souveraines voire même d’entreprises… Elle continue et amplifie le phénomène avec l’injection sur 9 mois de 750 milliards. Et voilà que l’on parle d’un concept purement théorique de 1969 et que l’on nomme hélicoptère financier. Une tentative de relancer l’économie …

A notre échelle, chaque niveau de pouvoir tente de sauver l’économie ou son économie. Ainsi, 350 millions seront déboursés au niveau de la Région wallonne pour aider les indépendants sauf que le ministre de l’économie Willy Borsus a déjà indiqué ne pouvoir aller au-delà de cette somme… et c’est là le problème qui se posera lorsque l’hiver politique sera terminé. Je vais y revenir dans quelques instants. D’autres tentent de palier les lacunes du système de santé (achat de matériel médical comme avec les 1,3 millions déboursé par la Province de Hainaut pour les hôpitaux du territoire, l’état fédéral et son milliard, la Wallonie et l’achat de masques qui manquent cruellement).

On verra combien de temps le confinement va se maintenir. Les Pays-Bas annonce le 1er juin. On sait qu’on ira au-delà du 5 avril. Au 25 mars, moment de l’écriture de cet article, le pic de la pandémie en Belgique n’est pas atteint. On peut parier qu’on sera encore en confinement total ou partiel pour de longues semaines. Tout le monde écoute les informations et tentent de se rassurer. A d’autres endroits, il y a de la solidarité (fabrication de masques, dons financiers versés qui pallient modestement la carence de financement des pouvoirs publics dans certains secteurs. On citera l’appel de l’Hôpital Érasme pour financer une recherche pour lutter contre le coronavirus, le CHU Saint-Pierre pour des machines respiratoires). Sur les réseaux sociaux, chacun essaye de communiquer autrement avec ses amis et ses proches. Évidemment, attention à la psychose de certains et des fausses rumeurs volontaires ou involontaires qui circulent … C’est le moment de mettre en pratique le cours de Critique historique de Philippe Moureaux que nous avions eu étant étudiant en histoire dans une autre époque au XXe siècle. Moment difficile pour nous, à l’époque, puisque c’était à 8h00 du matin à l’auditoire Janson et que souvent, le mercredi soir, on revenait tardivement dormir… Souvenir au passage pour les tonnes d’étudiants qui ont vécu cela à une époque lointaine.

C’est aussi le moment de retrouver des archives « politiques ». On tombe ainsi sur des mesures prises par des gouvernements antérieurs (en France, le Gouvernement Filon qui avait mis à mal la réserve stratégique de l’État. En Belgique, on fait remonter les mesures budgétaires du Gouvernement Michel dont la Ministre du Budget n’était autre que Sophie Wilmès…). Soyons de bon compte, si nous avons un bon système de soins de santé, on se souviendra amèrement des demandes de nos infirmières pour une revalorisation de leur métiers … Et on se souviendra aussi, sans démagogie, des partis qui traitaient les autres de démagogie lorsque le Parlement a voté une enveloppe de plusieurs dizaines de millions pour ce secteur.

Chaque parti porte toutefois les insuffisances budgétaires dans la Justice à l’image de pas mal de palais de Justice, la Police, etc. Et puis, c’est à cette époque troublée que les métiers sont mis en évidence : éboueurs, infirmières à domiciles, enseignants, livreurs, magasiniers, transporteurs de marchandises, chauffeurs des transports en communs, médecins, … Et puis tout les bénévoles qui ne regardent pas au temps consacré aux autres. Pendant ce temps là, les « jobs à la con » que cite l’anthoropologue David Graeber ne pavoisent plus ( http://editionslesliensquiliberent.fr/livre-Bullshit_Jobs-546-1-1-0-1.html)

L’heure n’est pas encore au bilan même s’il faudra, lorsque la situation sera apaisée le faire sereinement mais fermement.

Sur le plan politique, on a un gouvernement Wilmès II qui a la confiance pour 6 mois maximum le temps de régler la crise sanitaire comme indiqué ci-avant. Un gouvernement minoritaire soutenu de l’extérieur par deux grandes familles politiques (socialistes et écologistes) ainsi que le CDH et Défi.

Certains furent heureux d’un gouvernement dit faussement d’union nationale… Celle-ci n’aura duré que quelques heures théoriques puisque NVA et VB ont refusé la confiance même limité dans le temps pour ce gouvernement craignant de voir les prémices d’un gouvernement Vivaldi Wilmès III. Le PTB n’a pas voté la confiance non plus mais étant relégué dans l’opposition depuis le 26 mai puisque aucuns partis flamands et une grande partie des partis wallons/bruxellois n’en veulent pas, qu’on le veille ou non.

On le voit, si certains éditorialistes ont pu un temps savourer une unité politique, on voit bien que les tensions reprendront assez rapidement après le dégel politique Covid 19. En fait, elles n’ont jamais vraiment disparues…

Sur le fond, je reprendrai un diction anonyme qui dit simplement : « l’important, ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage »

Et l’atterrissage risque d’arriver assez rapidement. En l’état, il faudra creuser assez profondément les déficits budgétaires des régions (Cela risque d’handicaper les plans de relances et de transitions en Wallonie, la Wallonie ayant déjà une dette non négligeable), des Communautés (La Fédération Wallonie-Bruxelles est déjà surendettée quant à elle , on se souviendra des prévisions budgétaires jusqu’en 2024 …) et le Fédéral (qui pourrait revenir à un montant de déficit global proche de celui que nous connaissions en 1993 juste avant le plan global de Jean-Luc Dehaene pour celles et ceux qui s’en souviennent encore)

Viendra donc l’heure de l’addition et là, le conflit communautaire va reprendre de plus belle car nulle doute que la NVA va repartir à la charge et les vieilles images remastérisées du « plus un sou pour l’acier wallon dans les années 80 » remis au goût du jour, … ce type discours qui va faire mouche hélas car les citoyens flamands a qui on va envoyer l’addition vont faire grise mine… Ne parlons pas du VB qui va se régaler mais surtout, restons attentif… au CD&V qui a toujours des revendications communautaires comme … Les soins de santé notamment. Pour l’instant, on en parle plus, on regarde autre part mais cela deviendra une réalité dans quelques mois sauf si le monde d’après se révélait bien différent que ce que nous avons connu.

De plus, l’ixième échec de la formation de plein exercice a exaspéré même notre camarade et si solidaire président du Spa critiquant l’échec de tentative de gouvernement PS-NVA d’urgence non constitué. Bonjour la solidarité socialiste ! Qui n’existe plus depuis 1978 et la fin du BSP-PSB pour mémoire ou pour les distraits.

Nul doute que les demandes de réformes de l’État vont resurgir avec force. Même en période de crise sanitaire, on voit des différences d’approches. La Région flamande veut autoriser la réouverture des Centres de contrôles techniques, … Ne parlant pas du cafouillage des masques du Fédéral.

L’addition fédérale va créer des tensions. C’est sûr et certain. La parenthèse d’union politique n’est qu’un leurre. L’urgence sanitaire entraîne simplement un important gel politique de la situation. Reste qu’une fois le retour du soleil et de l’éclaircie, …

Pour la Wallonie, comme pour tous les niveaux de pouvoirs, la priorité est la lutte contre cette pandémie. Point. Et de ce point de vue, la Wallonie joue son rôle. Elle devra tirer les leçons de la situation. Mais viendra l’après… Affaiblie financièrement, ne parlons pas de la Fédération Wallonie-Bruxelles dont il faudra aussi s’occuper (si seulement, on avait procédé à la Régionalisation des compétences et, sur le plan wallon, à des modifications de l’espace infra-régional en son temps ! …), il faudra réaliser des choix politiques douloureux, se préparer à mettre nos revendications pour la 7ème réforme de l’État et régler nos problèmes structurels institutionnels .

Pour le reste, comment sera le monde après covid19 ? Pour certains, ce serait le retour au « business as usual ». Je ne le crois pas … D’une part, la pandémie de Covid19 peut être contenue, elle peut se déclencher de nouveau si on n’y prend pas garde… Voyons la Chine se battre pour éviter une deuxième vague possible de Covid19 suite au retour de chinois ou d’étrangers sur son sol. Et puis, si la Chine est parvenur à contenir l’infection, la Corée du Sud également, les pays européens sont en plein dedans, ne parlons pas des Etats-Unis dont on verra les dégâts dans quelques semaines. L’Afrique n’est pas épargnée, le proche-orient non plus, … Bref, le Covid19 se moque des blocs géopolitiques …

Dans ce cadre, je crois à une démondialisation partielle de l’économie. On a bien vu que dépendre de l’extérieur pour du matériel important ou des médicaments, c’est vraiment suicidaire… On retiendra aussi, la désunion européenne totale avec des actes déloyaux (retenue de matériel destiné à l’Italie, etc.). La relocalisation de la production est une nécessité. Les gens comprennent que consommer plus régionalement peut entraîner un cercle vertueux. Il reste cependant à lutter contre la pauvreté toujours présente et à sauver les travailleurs des dégâts des fermetures. Raccourcir au maximum les longues chaînes segmentées de production peut recréer du travail ! Consommer local devient la règle pour relancer notre économie

En parallèle, la crise sanitaire nous montre aussi des éléments importants : -75% de pollution en journée à Liège suite au confinement, l’air devient plus respirable et les morts dus à la pollution diminuent… Les gens le ressentent. L’environnement est bien meilleur pour tous.

Tout ceci peut être une chance incroyables pour nos pays européens : refabriquer chez nous les biens, dépendre beaucoup moins de l’externe, adopter d’autres attitudes, créer de nouveaux emplois en réparation, …

Des secteurs doivent être repensés comme le fret aérien qui doit diminuer fortement. Ce n’est d’ailleurs pas le moment de financer les compagnies aériennes au passage alors qu’il faudra assurer une transition écologique. Que les pouvoirs publics utilisent l’argent (le peu que nous ayons encore ) pour développer de nouvelles filières économiques écologiques et solidaires.

En réduisant drastiquement le tourisme de masse, véritable fléau environnemental, (pensons à ces poubelles des mers que sont les paquebots touristiques par exemple) , le tourisme de proximité peut y gagner, en relocalisant nos productions chez nous, en recréant une solidarité avec nos pays voisins européens permettant peut-être de faire sortir l’Union européenne du naufrage actuel et de repenser les grands accords commerciaux désastreux pour l’environnement, on peut aboutir à un autre modèle économique.

Il est temps de refermer définitivement la page libérale de 1983 comme on dit en France. Chez nous,on dirait simplement, la vague de privatisation/ dérégulation…

Un service public fort mais réorganisé ( certains services peuvent disparaître, aucun problèmes avec cela, on ne fera l’économie du recensement public , d’autres doivent être renforcés par contre fortement) peut contribuer à une programmation économique intelligente et une reconversion de l’économie. Ne laissons plus le marché dit libre et non faussé résoudre nos problèmes, on voit le résultat, soyons les acteurs de l’économie de demain…

Et puis, il faudra bien que l’on attaque ce qui fâche, la fiscalité … Enfer pour les classes moyennes, paradis pour les hauts revenus…

Le monde après Covid19 pourrait être à la fois une continuation du monde d’avant mais aussi un moment de basculement pour le meilleur comme pour le pire. A nous de ne pas nous laisser faire ! Nous ne sommes pas responsable de cette crise sanitaire…

Vivaldi … Touché coulé

En pleine atmosphère de Covid-19, on avait plus vraiment entendu parler des 2 informateurs-explorateurs Sabine Laruelle et Patrick Dewael. Ces derniers ont pu agir dans une discrétion absolue ou presque …

Après l’échec de Koen Geens d’essayer de forcer, une dernière fois, une coalition PS-NVA, on en était resté là en février avant que l’épisode Covid-19 ne prenne de l’ampleur.

Ce dernier avait été recadré par son président de parti qui n’avait pas apprécié d’être ainsi court-circuité par le palais. Il reste que la mission était suicidaire puisque le PS redisait dans toutes les langues ce qu’il avait signalé 1000 fois, pas de gouvernement socio-économique possible avec la NVA.

Il restait donc la coalition Vivaldi. Celle-ci n’avait été explorée réellement que par l’informateur Paul Magnette. Ce dernier était tombé sur une mine dénommée « CD&V ».

Le CD&V reste sur sa position … encore et encore et ne veut pas monter sans la NVA. La clé ne sortira pas de la boîte du CD&V qui renvoie désespérément à son sondage douteux de ses membres pour se persuader de sa ligne politique et renvoie la balle vers Ecolo qui ne veut pas discuter avec la NVA.  Il est vrai qu’on entend plus Ecolo depuis un moment au passage au passage. Ce dernier est finalement bien content que le PS soit à chaque fois en première ligne des négociations.

Pour l’instant, le PS a fait retomber la pression après Koen Geens et reste discret. Le PTB a organisé son rassemblement de militants à Bruxelles le 1er mars.  Calme plat politique ?

La deuxième tentative de former un Gouvernement Vivaldi se solde donc par un échec complet et les informateurs – explorateurs se voient prolongé d’une semaine, … Pour faire quoi ? Toutes les pistes sont pour l’instant bouchées. Ils font patienter…  

De toute façon, on n’attendait rien de nouveau sous le soleil. Le VLD est toujours en campagne interne jusqu’à la fin mars. Il faut, à tout le moins, attendre jusque là le vainqueur de ce scrutin interne car la ligne politique pourrait être bien différente de celle de sa présidente sortante G. Rutten.

Pour le reste, pas de coalition Corona, pas de coalition Vivaldi et pas de retour aux urnes tant que le Covid-19 est présent. Seule bonne nouvelle … Nos Députés fédéraux peuvent donc être soulagés. Ils conservent leurs sièges

On va donc faire ce qu’on fait depuis mai 2019, continuer les affaires courantes élargies.   Après tout, dans le contexte actuel, tout va bien … la Commission européenne va être plus conciliante avec les déficits budgétaires sur fond de possible récession économique et boursière mondiale mais, de manière cynique, d’embellie environnementale car il y a moins de Co2 dans l’atmosphère. Voilà, un beau sujet de réflexion. Le mérite du Covid-19 démontre également l’impasse et les limites de l’actuel modèle économique et surtout sa grande fragilité.

Il reste une question qui ne dépend pas de nous : Est-ce que la vague Covid-19 va refluer en mai 2020 pour permettre d’avoir nos 40 jours de campagne électorale nécessaire et donc aller revoter en juin ?

La Belgique fédérale tient car nous gérons l’urgence en attendant des jours meilleurs.  Le CD&V est maintenant partisan d’une réforme de l’Etat (en fait, il l’a toujours été…) avec notamment transfert des compétences aux entités fédérées en matière de soins de santé…

La 7ème réforme de l’état est donc maintenant devant nous… Pas en 2024 en espérant un en commissionnement de première classe comme le pense certains mandataires politiques.

Il y a donc la question centrale : Le maintien de la Sécurité sociale (ou en grosse partie) au niveau (post)fédéral versus un transfert massif de compétences vers les régions de compétences du Fédéral.

Pour l’instant la lutte contre le Covid-19 reste notre priorité.  Il démontre, comme je l’ai déjà indiqué, la fragilité de nos sociétés en ce début de XXIe siècle.

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